lundi 16 avril 2018

Chronique : Les Dieux sauvages T2 Le verrou du fleuve



Lionel Davoust
Auteur francophone (voir le site)
Critic
 Fantasy
23€
503 pages

Après mon coup de cœur intersidéral pour le premier tome (voir ma chronique), j'étais sûre et certaine de prendre le 2ème tome aux prochaines Imaginales. Le sort en a voulu autrement car j'ai eu la chance de recevoir ce tome lors de la dernière Masse Critique de Babelio ! Je les remercie donc eux ainsi que les Editions Critic pour l'envoi de ce livre. Comme ça je vais pouvoir utiliser le budget qui lui était réservé pour acheter un autre roman sur le salon ;) 

Ce fut un véritable plaisir que de retrouver l'univers d'Evanégyre et tous ses personnages (et bien sûr Léopol, vous vous en doutez ;) ). Après un premier tome qui a placé tous les personnages principaux ainsi que les enjeux, nous retrouvons Mériane accompagnée de Léopol et Darén qui part prêter main forte à la ville de Loered avec le jeune souverain Erwel et l'armée de Belnacie. En parallèle, Ganner poursuit son siège de la ville de Loered dans laquelle nous retrouvons le duc Thormig et son chronète Maragal. Ne vous en faites pas, au fil de votre lecture, vous ne serez jamais embrouillé pour savoir qui est qui, d'autant que nous avons un rappel à la fin du livre de l'identité de toutes ces personnes. 

J'ai globalement trouvé ce tome plus sombre. Pourtant il y a eu des moments sanglants dans le premier tome mais ici, la guerre a bel et bien étendu son ombre - sous le signe de l'Eternel Crépuscule. On ressent l'impuissance de Mériane, son découragement face à son rôle qui dépasse sa propre personne mais aussi à l'aveuglement et la bêtise des hommes qui refusent de l'écouter et courent à leur perte pour certains. J'avais tellement envie parfois d'aller les secouer et de leur hurler d'aller crever à tous ces misogynes. Mais heureusement, Mériane était plus magnanime que moi !  Mériane est devenue plus posée, plus stratège grâce à Wer qui parle dans sa tête. Elle teste les limites de son rôle de Héraut/Messagère, car non ce n'est pas aussi simple qu'elle (et le lecteur) ne l'imaginait. Elle développe aussi sa compassion et est totalement dévouée à sa cause... sans pour autant épouser totalement celle de Wer. Elle défend ses propres valeurs au risque de s'attirer les foudres de la pourtant toute puissante Eglise. En conclusion, elle reste l'excellente héroïne découverte dans le premier tome et qui est toujours aussi bien croquée dans la couverture.

Mon cher Léopol était plus en retrait dans ce tome, il était plus grognon aussi. Une telle haine couve en lui que ça en est parfois effrayant. Je ne m'en rendais pas forcément compte dans le 1er tome. On découvre ici des weristes à la ferveur extrême, qui vont trouver davantage de raisons de mourir que de vivre ce qui est extrêmement déroutant et à l'exact opposé de ma propre pensée. J'ai peur que les émotions contradictoires qui se heurtent en Léopol ne le poussent à faire des choses regrettables (déjà qu'on a frôlé le sacrifice stupide ici !). Et la mission qui l'attend dans le troisième tome n'est pas pour arranger les choses. Sa dévotion envers Mériane est parfois étouffante comme elle-même le fait remarquer mais j'ai confiance, il a encore 2 tomes pour évoluer mon petit Léopol. 

J'ai bien aimé les nouveaux personnages mis en valeur dans ce tome, notamment Thormig le duc de Loered, son chronète Maragal qui est tellement différent des autres weristes (pour ne pas dire Léopol) ou même Kerruÿs. Erwel, comme prévu, prend peu à peu confiance ainsi que la place de meneur qui lui incombe (et qui lui décombe !). Il commet des erreurs mais a l'intelligence et le recul nécessaire pour ne pas les reproduire. Par contre, Izara, l'ancienne reine m'inquiète. Ses décisions risquent de coûter cher dans le futur... c'était très frustrant de la voir ainsi foncer dans le mur. La partie politique est moins développée dans ce tome et c'est pas plus mal car cela nous plonge davantage dans l'action de la guerre.

Curieusement, Juhel m'a manqué ! J'avais apprécié son charisme et son caractère si particulier qui vous donne l'impression que ses actions mauvaises sont tout ce qu'il y a de plus normal et de bienfondé. C'est vraiment un personnage fort et marquant alors j'espère le revoir dans le prochain tome. Nous revoyons par contre Chunsène et Nehyr, pour laquelle j'ai une ou deux hypothèses concernant l'identité. A voir avec la suite !

Donc ce tome était plus sombre, plus pesant, les combats sont désespérés presque sans issue. La foi que réclame Wer se transmet peu à peu au lecteur car face aux monstruosités engrangées par Aska, les chances de survie sont presque inexistantes. Et tout ça pour le caprice de deux dieux. C'est aussi fou que cruel. A la base, les Dieux Sauvages devait être une trilogie mais au final un tome a dû être rajouté pour que l'auteur puisse raconter son histoire telle que prévue. De ce fait, ce deuxième tome aurait dû être plus conséquent et même s'il se passe pas mal d'événements, j'avoue avoir refermé le livre en me disant que la guerre n'avait pas autant progressé que ce à quoi je m'attendais. Cela n'enlève rien à l'intérêt du livre qui reste passionnant du début à la fin. Lionel a ce talent-là.

Au final je me suis régalée, on est pas passé loin du coup de cœur, peut-être est-ce parce que je l'ai lu trop tôt après le premier tome, lequel m'avait emporté dans un tourbillon d'émotions. Peut-être est-ce dû à l'ambiance plus sombre et clairement plus déprimante et angoissante ou au fait que j'imaginais avancer davantage dans l'histoire. Quelques soucis de mise en page (il manque des espaces entre des mots) étaient suffisamment répétés pour m'embêter dans ma lecture. 

En tout cas cela a été une excellente lecture, maîtrisée du début à la fin, où encore une fois j'ai vécu et non lu le récit. Le plus dur va être d'attendre vraiment un an avant de lire le troisième tome !! C'est presque une punition XD Fan de Fantasy, ne passez pas à côté de ce bijou !




 
Ma note :

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