dimanche 29 juillet 2018

Chronique : La Magie de Paris T3 Ici et Ailleurs


Olivier Gay
Auteur francophone (voir la page facebook) 
Castelmore
Young Adult, fantastique
14,90 €
277 pages


À l'instar des autres tomes, j'ai dévoré ce livre ! Je suis au final bien contente d'avoir attendu que toute la série soit publiée comme ça je n'ai pas d'attente entre les tomes. Comme avec tous les autres romans de l'auteur, on souhaite que la série ne se termine pas. L'univers et les personnages sont tellement intéressants qu'on aurait pu s'attarder pendant plusieurs tomes... mais j'en conviens, l'intrigue en aurait pâti car il y avait urgence pour nos héros d'agir. 

Je suis très contente car les réponses ne sont pas celles auxquelles on aurait pu s'attendre. Les explications sur l'origine de la Magie et son utilisation par les mages et Mikael sont aussi originales que bien travaillées. J'ai beaucoup aimé me trouver de "l'autre côté". Comme dans le Noir est ma Couleur, l'auteur tient à nous montrer que rien n'est ni noir ni blanc et que les gentils sont parfois plus cruels que lesdits méchants. 

On a de nombreux rebondissements, des révélations aussi, des morts également. L'ambiance est clairement plus sombre comparée aux deux précédents tomes même si bien sûr nous avons des touches d'humour pour détendre l'atmosphère. Les questions sont plus adultes, l'enjeu est très sérieux aussi et la vie de nos héros est sans cesse menacée. 

Tous nos personnages évoluent, Nour prend ici enfin de l'importance car jusque-là elle ne servait qu'à ancrer Chloé dans le monde normal mais cela commençait à la faire passer pour un boulet et une copine casse-pied. Je suis contente que l'auteur lui ait ainsi donné sa chance. Chloé continue d'être une héroïne au top ; Thomas continue de nous montrer qu'il est très fort en magie et un type adorable ; Cassandre se dévoile aussi, on la découvre sous un autre jour (mais ses épreuves n'excusent en rien son comportement, soyons clairs) ; Mikael reste un connard. Il n'y a que David qui malheureusement n'évolue pas plus. Il s'est déridé assez vite pour accepter Chloé mais depuis la moitié du 2ème tome, il stagne à l'inverse des autres. 

Je suis obligée de spoiler, passez au paragraphe suivant si vous ne voulez pas connaître le choix amoureux de Chloé ^^ J'ai été déçue de ce choix car je suis pour la team David depuis le départ et je voyais d'ici les complications intéressantes crées par le lien télépathique que Chloé et Thomas partagent. Chloé nous présentait David comme le type parfait dès le départ mais à mes yeux il a beaucoup de défaut aussi justement, sa froideur, son manque d'empathie, d'humour ou d'initiatives. C'est pourquoi je l'attendais au tournant avec une belle évolution. Cela n'a pas été le choix de l'auteur et du coup c'est vers Thomas que Chloé se tourne. Alors attention, Thomas est génial, c'est un garçon adorable, intelligent et très drôle mais depuis le départ, malgré quelques rapprochements plus gênants qu'autre chose, je n'ai nullement ressenti d'attraction entre eux. Ils ont une super complicité en revanche et j'ai cru à un moment que Chloé et David partageaient aussi un début de complicité. Le chemin choisi par l'auteur devient définitif au milieu de ce tome 3 même si j'ai eu l'impression que Chloé ne savait pas trop pourquoi. Au final, même si je suis déçue je comprends ce choix et comme Thomas est un gars super c'est tout aussi bien pour Chloé. 

Cela n'a pas entaché longtemps ma lecture, cette série est géniale : dynamique, drôle, enthousiasmante, pleine de suspense et de rebondissements. Rires et émotions ont ponctué ma lecture et toutes nos questions ont trouvé des réponses satisfaisantes. Comme je l'ai dit au départ, j'aurais pu suivre nos héros encore pendant longtemps, preuve que cette série est une réussite ^^ Elle n'a pas détrôné le Noir est Ma Couleur mais elle a su trouver sa place et me confirme que je peux suivre cet auteur les yeux fermés ;) 

Donc, oui, évidemment je vous la conseille !!

Ma note : :star::star::star::star::star-half:

mercredi 25 juillet 2018

Chronique : Dollhouse T1 Le carrousel éternel



Anya Allyn
Traduction : Fiona Martino 
Chat Noir
Young Adult, fantastique
19,90 €
296 pages


J'avais vraiment bien aimé Ephemeral Lake de cette autrice, traduit également aux Éditions du Chat Noir (voir ma chronique), du coup je n'ai pas hésité à la suivre dans cette autre série qui en plus me semble plus sombre. 

J'ai donc retrouvé la plume d'Anya Allyn, immersive, entraînante et efficace. Difficile de savoir si les différences de style que j'ai senties (moins poétique, plus incisives) sont dues au changement de traducteur ou bien au fait que de base l'autrice a modifié son style pour cette nouvelle série. En tout cas c'est toujours un régal à suivre. A part quelques soucis de mises en page au début et le choix de ponctuation pour les dialogues un peu déroutant, l'intérieur est très soigné et agréable. La couverture de Mina M. est aussi magnifique et contribue activement à nous faire acheter ce roman !

Anya Allyn nous mène encore une fois bien en bateau avec cette histoire. Elle brouille les pistes, laisse le lecteur émettre ses hypothèses avant de révéler ses réponses. Le quatrième de couverture ne laisse pas du tout imaginer ce qui se passe réellement dans cette fameuse maison. J'étais partie sur des trucs différents et j'ai donc été surprise de connaître le fin mot de l'histoire (enfin il y a encore plusieurs tomes mais nous avons déjà beaucoup de réponses). 


Globalement, j'ai retrouvé des personnalités assez semblable à Ephemeral Lake. La plupart des ados sont gentils, et pas caricaturés, néanmoins cela me donne une impression d'inachevé, comme si l'autrice n'était pas allée au bout de son idée de personnalité. Je m'explique. On nous présente Cassandre au départ comme une nouvelle élève qui a quitté Miami où elle était une sacré fêtarde avec ses amies (Cordelia Chase, sors de ce corps XD). Du coup on s'attend à un gros décalage entre ses anciennes amies dont elle nous parle et ses nouveaux amis australiens campagnards. Finalement il n'en est rien, le background construit sur sa vie à Miami ne sert à rien du tout, du moins dans ce tome là. Cela manquait de cohérence. De la même manière, on nous dit qu'Ethan cache une part d'ombre et de violence qui n'est pas vraiment exploitée non plus. A l'inverse Aïcha est très réaliste avec ses défauts et erreurs d'adolescente aussi agaçants que compréhensibles, pareil pour Lacey. Au final, cela nous donne des jeunes assez sympathiques mais sans de réels traits de personnalité originaux. Il n'y a que Jessamine qui sort du lot, même si on doit attendre longtemps avant de comprendre ses motivations.

Mais de manière générale ces aspects ne m'ont pas empêché de m'identifier à eux, de me projeter à leur côté et de ressentir leur détresse ou leur colère. En dépit de leurs personnalités, toute l'intrigue et leurs réactions sont bien pensés et menés de manière intelligente. 

L'aspect claustrophobe et l'impuissance de nos héros à pouvoir s'échapper sont bien retranscrits. J'ai aimé l'ambiance sombre et glauque, même si on reste sur un ouvrage young adult. Comme pour Ephemeral Lake, malgré les horreurs et la dureté des événements qui touchent ces jeunes gens, j'ai ressenti cette pointe de mélancolie, de tristesse, de bienveillance à la base qui est détournée pour donner quelque chose de plus sombre. C'est vraiment cette ambiance très particulière qui pour moi caractérise cette autrice.

La fin est étonnante et audacieuse. Pleine d'espoir et en même temps très dure. Cela donne indubitablement envie de lire la suite ! Anya Allyn est une autrice à suivre qui propose des romans différents dans la sphère du young adult.



Ma note : :star::star::star::star::star-half:

mardi 17 juillet 2018

Chronique : la Magie de Paris T2 Le calme et la tempête


Olivier Gay
Auteur francophone (voir la page facebook) 
Castelmore
Young Adult, fantastique
14,90 €
313 pages


Après avoir dévoré le premier tome (chroniqué ici) et regretté amèrement de ne pas avoir pris la trilogie entière aux Imaginales 2018, j'ai commandé illico presto la suite. La Magie de Paris, c'est le genre de série que je ne peux pas distiller dans le temps comme je le fais pour les Aventuriers de la Mer par exemple (quelque chose que mes proches ne comprennent pas d'ailleurs XD). Il me fallait la suite et il me la fallait tout de suite. C'était une question de vie ou de mort (enfin presque).

Je vais essayer de ne pas vous spoiler l'intrigue de ce deuxième tome, surtout en ne vous révélant pas le grand rebondissement de la fin du tome 1 qui était juste génial. Ce tome recèle encore plus d'humour avec des situations et des répliques où j'ai encore plus gloussé (si, si). Je me demande si Olivier Gay n'était pas une femme dans une autre vie car certaines scènes et pensées m'ont paru tellement familières. Je me suis revue à mon adolescence (ou même après), à avoir les mêmes réflexions, les mêmes espoirs que Chloé. Mention spéciale à la scène du "toucher de doigt" si criante de vérité, j'ai vécu la même chose comme bon nombre de jeunes filles j'imagine. Bref, chapeau pour les descriptions et pour la facilité avec laquelle le lecteur s'identifie à Chloé. Bon, je suis une fille, je me demande si c'est pareil avec un public masculin. 

Chloé est donc toujours aussi attachante et combattive. On ne peut que lui souhaiter de trouver une solution à son problème et de trouver l'amour aussi, ne nous cachons pas. Elle n'est cependant pas épargnée et ses défauts sont aussi mis à nu dans cette suite. A l'instar de n'importe qui, elle n'est pas exempte de défauts. David est toujours aussi sexy et disant cela je passe pour une couguar... disons même que je frôle le détournement de mineur. Hum.  Il commence à se dérider et à s'émanciper un peu dans ce tome, ses habitudes étant bousculées par l'arrivée de Chloé. Mais on sent qu'il y prend lui aussi du plaisir, bien qu'exprimer des émotions ne fasse pas trop partie de son répertoire. 

Thomas est de plus en plus intéressant aussi. La révélation de fin de tome 1 ne concerne pas que Chloé. On se rend compte que c'est un garçon sensible et doté d'une forte puissance magique.  Son lien très fort avec Chloé est primordial dans ce tome et est également prétexte à des scènes plutôt... gênantes (bizarrement, souvent pour Chloé !). Cela contribue à créer un triangle amoureux entre Chloé, Thomas et David, même si ce triangle n'a rien de classique et n'est pas du tout ennuyeux, de mon point de vue en tout cas. Une quatrième personne aperçue à la fin du premier tome vient semer la zizanie, j'ai nommé Cassandre, la Mage de David. Cette fille est tout bonnement insupportable et je rêve que quelqu'un lui fasse fermer son clapet. Il n'empêche qu'elle est forte, franche (trop pour notre bien) et que nos personnages ont besoin d'elle.

Niveau intrigue, en cherchant une solution au problème de Chloé, Thomas et elle vont déterrer des cadavres de l'ordre de magie, ce qui ne va pas plaire au dictateur chef Mickael. Mais au lecteur, par contre, ça lui plait ! C'est assez frustrant de devoir attendre à chaque fois que Chloé et Thomas aient terminé leurs cours et aient semé les amies envahissantes de Chloé (et leurs chaperons aussi) pour en apprendre plus... mais c'est aussi ce qui fait le charme du roman et qui l'ancre dans notre monde autant que dans le registre de la jeunesse. Mais du coup la seule chose qu'on veut leur dire c'est "bordel, séchez vos cours !" ce qui n'est pas le meilleur exemple à donner aux jeunes lecteurs, vous en conviendrez. C'est aussi ce qui rend le suspens plus haletant et fait de ce tome un véritable page turner comme on dit.

Sans vous spoiler, on continue ici à se poser des questions encore plus poussées sur les Goules. Enfin, le lecteur s'en pose un peu plus que nos héros, ce qui est assez normal puisque nous avons plus de recul (et pour ma part des années de Melrose Place... je devine l'entourloupe ! ). Il faudra néanmoins attendre le dernier tome pour avoir toutes nos réponses. En tout cas, ce deuxième livre se termine sur un nouveau rebondissement de fou. Bien sûr je me suis jetée sur la suite et j'ai dû me faire violence pour ne pas tout lire d'un coup et me coucher à 4h du mat. 

En conclusion, un deuxième tome qui réussit le pari d'être meilleur que le premier, la preuve c'est un coup de cœur ! Encore plus d'humour, d'action, de sentiments et d'aventures, cette lecture palpitante a été un régal. Les relations entre les différents personnages sont aussi le point fort de ce roman. L'auteur maîtrise cet aspect, ce n'est pas nouveau et c'est toujours aussi agréable de suivre ses personnages grâce à cela.

Ma note : :star::star::star::star::star:

jeudi 12 juillet 2018

Chroniques : Les soeurs Carmines T2 Belle de gris


Ariel Holzl
Auteur francophone, voir le site internet
Mnémos
Urban fantasy
17 €
265  pages

Après ma magnifique découverte du premier tome, le Complot des Corbeaux, j'ai patiemment attendu les Imaginales 2018 afin de me procurer le deuxième tome. En plus d'être doué, Ariel Holzl est très sympathique et il a l'air si gentil alors que des personnages comme Tristabelle et Mr Nyx sortent de son cerveau... c'est inquiétant au final ^^ 

Je savais que Tristabelle était notre narratrice cette fois et vu que c'était mon personnage préféré (bien que les deux autres sœurs soient géniales aussi), je me disais donc que c'était couru d'avance. Et je ne m'étais pas trompée car c'est un vrai coup de cœur. Si, si !

Commençons par ma seule déception : point de journal de Dolorine ! L'auteur nous avait prévenu sur Book en Stock (si je ne dis pas de bêtise) donc ce n'était pas une surprise et sachant que le troisième tome se concentre sur Dolorine ce n'est pas grave, mais du coup Mr Nyx m'a manqué même si on l'aperçoit bien sûr. Les incursions de Dolorine aussi m'ont manqué mais à vrai dire, être dans la tête de Tristabelle était tellement génial que cela n’entache en rien mon coup de cœur !

L'intrigue nous avait laissé avec un avenir incertain pour Merryvere et il faudra littéralement arracher les infos à Tristabelle pour en savoir plus sur sa sœur. Quant à notre héroïne du jour, elle fera tout pour assister au bal de la reine et cela ne sera pas sans quelques rebondissements plutôt... sanglants. J'ai beaucoup aimé que Tristabelle s'adresse directement au lecteur, comme si nous n'étions qu'une voix dans sa tête, cela permet plus de liberté dans l'écriture mais aussi de nous impliquer davantage.

Est-ce que j'ai aimé être dans le subconscient narcissique, froid, hautain, lapidaire et psychotique de Tristabelle ? J'ai a-do-ré ! Tristabelle, on a envie de lui ressembler pour toutes les libertés qu'elle s’octroie, un peu comme Sheldon de The Big Bang Theory : pas de conventions sociales, on dit ce qu'on pense et on envoie chier tout le monde avec charisme et assurance. D'un autre côté, lorsqu'on est doté d'un minimum de conscience, d'empathie et de compassion... c'est impossible de cautionner ses actions. Pourtant, notre Tristabelle est si attachante à sa façon. Bref, c'est mon idole, vous l'aurez remarqué !

On a beau être dans la jolie tête de Tristabelle, on va parfois suivre d'autres personnages, en particulier Merryvere qui est toujours aussi maladroite et attachante aussi. Ses aventures continuent à leur manière et ça m'a fait plaisir de pouvoir la suivre ainsi. On en apprend également plus sur la famille de nos trois sœurs car leur mère est revenue vivre avec elles, avec un nourrisson sur les bras. Cela nous permet de mieux comprendre Tristabelle. D'ailleurs, à un moment, on nous révèle ses origines et donc sa nature (que je cacherai ici). Je vous avoue avoir eu peur que l'auteur ne s'en serve comme excuse pour expliquer le comportement psychopathe de Tristabelle... mais non. Cela explique certaines choses, mais pas tout. Je loue vraiment son habilité, ses contre-pieds et ses rebondissements qui réussissent à être à la fois loufoques et cohérents.

 Je ne peux pas parler de ce tome sans parler d'Eddie. Mais je ne peux pas trop vous en dire non plus sans spoiler. J'ai beaucoup aimé ce personnage, pour ce qu'il est et pour ce qu'il apporte à Tristabelle aussi. J'ai aimé son intégrité, sa répartie, son efficacité, sa naïveté aussi face aux actes et l'absence de culpabilité de Tristabelle. Je ne pensais pas que l'auteur irait sur le terrain sur lequel il s'est aventuré mais j'en ai été plus que ravie. Je n'en dis pas plus pour vous laisser la surprise.

Même si les chaque tome suit chacune des trois sœurs, les intrigues restent liées. Ainsi, ce qui est arrivé à Merryvere dans le premier livre continue de la poursuivre et d'atteindre sa famille dans le tome suivant. Et j'espère que ce qui arrive à Tristabelle ici sera également exploité dans le troisième et (snif) dernier tome.  Ce lien est très appréciable mais par contre il vous oblige à lire les romans dans l'ordre (mais croyez moi c'est loin d'être une torture !)

La fin... que dire de la fin. J'ai failli pleurer. Et si ! Alors que l'espoir montait peu à peu au fil des pages, que Tristabelle évoluait et que je sentais l'entourloupe... bim tout s'écroule. Honnêtement, en commençant le roman, vu l'absence d'empathie de Tristabelle, je ne m'attendais pas à ressentir autant de sentiments. J'ai été agréablement surprise, même si la tristesse fait parie desdits sentiments...

En conclusion, ce roman est un coup de cœur. Ma lecture a été délicieusement décalée et mordante. J'ai adoré du début à la fin et j'aime encore plus Tristabelle qu'avant. Je vais presque pouvoir rejoindre sa longue liste de soupirants ! On est loin des clichés et loin des intrigues qui sont devinées au bout de deux pages. J'ai été surprise, j'ai rigolé, j'ai tremblé, j'ai donc presque pleuré et j'ai été surtout emportée à 200% dans cet univers et dans la tête de Tristabelle. Encore un livre que je n'ai pas lu, mais vécu à part entière. Et encore un auteur francophone que je pourrais suivre les yeux fermés dans ses prochaines aventures éditoriales (surtout qu'il m'a parlé d'un projet avec un cannibale !)

Mention spéciale aux extraits des futurs tomes qui se trouvent à la fin de chaque roman et qui donnent encore plus envie de lire la suite ! Et aussi pour les couvertures sublimes *__*
 
Ma note : :star::star::star::star::star:

mardi 10 juillet 2018

Chronique : La Magie de Paris T1 : le coeur et le sabre


Olivier Gay
Castelmore
Young Adult, fantastique
14,90 €
319 pages


J'ai acheté ce roman lors des dernières Imaginales afin d'avoir une dédicace de l'auteur et de pouvoir en discuter avec lui. Un mois après, je regrettais amèrement de ne pas avoir cédé en achetant la trilogie entière ! 

J'ai commencé à lire avec le souvenir encore fugace de notre duo Manon/Alexandre du Noir est ma Couleur (foncez la lire !). J'avais un peu peur justement que leur alchimie géniale ne vienne hanter ma lecture. J'ai vite été rassurée car les nouveaux sont tout aussi géniaux. Ici, le couple est inversé : c'est Thomas qui baigne dans la magie et c'est Chloé la sportive. Pour autant ce n'est pas juste un collage transposé (merci Excel !) par rapport à sa précédente série jeunesse. Les deux héros ont leur personnalité et leurs objectifs propres. Le pari est donc relevé. La magie est également différente, même si je préférais celle du spectre, celle-ci ne manque pas d'originalité et nous avons droit à des démonstrations de puissance crescendo.

De fait, j'ai beaucoup aimé Chloé, Thomas, David qui ont une bonne dynamique de groupe. Chloé m'a été d'emblée sympathique. Je n'ai jamais fait d'escrime de ma vie ni de sport de manière intensive de la sorte et pourtant je me suis très vite identifiée à elle. Elle est loin des clichés, notamment avec son physique, imparfait à ses yeux d'adolescente. Néanmoins elle fait preuve d'une détermination à toute épreuve et d'un grand courage, à l'image de Manon. C'est pour ça que je l'ai autant apprécié. Même dans ses failles (elle cherche à tout prix à se faire aimer de tous), je l'ai trouvé crédible et touchante. 

Thomas est très attachant, avec un humour comme j'aime et une sensibilité rare. Le lien qu'il partage avec Chloé, qui est devenue son Chevalier, est très intriguant et nous permet de mieux partager leurs émotions à tous les deux, sans qu'on ait besoin de changer de narrateur. C'est tout autant immersif et intimiste. Il ne paye pas de mine comme ça, le Thomas, mais il est très intéressant comme personnage. Leur complicité naissante fait plaisir à voir. Mais, ne nous trompons pas : je suis pour la team #David à fond ! Il ne dit pas grand-chose, et c'est rarement sympa, mais il en impose le David et il a un bon fond, ça se ressent. On a envie, au même titre de l'héroïne, de lui montrer ce qu'on vaut. J'ai donc hâte de voir comment leur petit trio va évoluer.

J'ai apprécié également le contraste entre des scènes surréalistes de magie et la vie normale que Chloé doit gérer avec ses amies (un peu envahissantes à mon goût de personne peu sociable) et sa mère. J'ai d'ailleurs aimé le fait que la famille de Chloé est imparfaite également,un reflet de notre société actuelle qui ancre encore plus le récit dans le réel... magie mise à part.

Enfin, les révélations finales sont... complètement inattendues et m'ont laissée sur les fesses pour rester polie. Et pourtant, tout était cohérent. Chapeau bas, Olivier ! Je garde des réserves en ce qui concerne les méchants, alias les Goules pour voir si cela ça ne fait pas comme avec les mages noirs du  Noir est ma Couleur. Car ici aussi, tout n'est pas si blanc ou si noir et c'est ce que j'apprécie beaucoup dans tous les récits de cet auteur.

En résumé, action, humour, amitié et plus si affinités créent un cocktail parfait qu'Olivier Gay maîtrise à la perfection. C'est un très bon premier tome... dont la fin m'a obligé à acheter en urgence les deux tomes suivants ! 

Ma note : :star::star::star::star::star:

jeudi 5 juillet 2018

Chronique : Carbone modifié


Richard K. Morgan
Traduction : Ange
Milady
Science-Fiction
8 €
572 pages


J'ai acheté ce roman il y a deux ans je crois et c'est la sortie de l'adaptation en série par Netflix qui m'a décidé de le lire. Du coup, j'ai attendu de terminer la série avant d'écrire ma chronique afin d'analyser les deux. 

Le roman se déroule d'après le point de vue du héros, Takeshi Kovacs, criminel emprisonné qui est embauché par Laurens Bancroft pour résoudre le meurtre de celui-ci. Dans ce futur lointain, l'immortalité est à portée de bras (surtout pour les bras riches) : si votre corps (ici appelé enveloppe) meurt, vous pouvez être "ré-enveloppé" dans le corps de quelqu'un d'autre, dans la majorité des cas dans celui d'un criminel qui purge sa peine. 

Donc Takeshi est ré-enveloppé dans un corps sur Terre et engagé pour résoudre cette énigme. J'ai adoré son ton, à la fois cynique, désabusé et lucide sur l'existence. Ce personnage est l'un des plus individualistes et cohérents qui m'ait été donné de lire. Ce n'est pas si évident de créer un anti-héros qui ne vire pas complètement dans le bien pour conserver l'amour du lecteur. Takeshi fait les choses qui lui semblent juste en fonction de sa propre morale et ça marche. Ce qui fait aussi la force de ce personnage, c'est son background chez les Diplos. Nous avons régulièrement des flash back intégrés à ses réflexions qui nous permettent d'en apprendre plus sur sa vie passée. J'avoue que certaines choses sont restées floues pour moi, lire ce livre m'a pris beaucoup de temps et je n'étais pas à 100% concentrée à cause de mon travail qui m'a vampirisé tout mon temps libre des mois de mai et juin.

L'enquête du meurtre de Bancroft était intéressante. Le personnage même de Bancroft était chouette, plus complexe et intriguant qu'à première vue. J'ai aussi beaucoup aimé son acteur et son incarnation dans la série qui lui rendait bien justice. Sa femme par contre m'a été antipathique du début à la fin. Pour poursuivre sur les personnages, j'ai bien aimé Kristin Ortega, même si là encore, elle est davantage mise en avant et sublimée dans la série. Les rares alliés que se fait Takeshi permettent de compléter le tableau et de découvrir la violence et l'injustice de ce monde du futur.

La conclusion sur la mort de Bancroft est bien trouvée, ça se tient mais je n'aurais jamais pu le deviner ! Néanmoins, on perd un peu le fil de ladite enquête. Il se passe tellement de rebondissements et de contretemps qu'à la résolution de l'enquête principale on a presque oublié comment tout avait commencé. 

Les idées développées dans ce roman au sujet de l'immortalité sont classiques en SF  mais toujours intéressantes à suivre. C'était d'ailleurs très bizarre puisque j'ai moi-même abordé certaines thématiques dans mon roman de SF qui devrait sortir l'an prochain. Notamment cette histoire de puce qui est ici poussée à son extrême et cette pratique de ré-enveloppement. Il va falloir que je mette une note pour préciser que j'ai lu Carbone Modifié après avoir écrit mon roman ! (même si finalement Carbone Modifié date de 2003 en VF). Il reste des idées passionnantes sur la mort, les liens entre les individus, l'âme humaine et les sempiternels clivages entre les riches et les démunis.

La description du roman nous promet une histoire dopée et à déconseiller aux cœurs fragiles. C'est vrai que le sang coule et que la torture est présente et bien dérangeante. Ni le monde, ni Takeshi ne font dans la dentelle. La violence est omniprésente et n'a plus vraiment de limite dans un monde où la mort n'est plus une finalité. Il y a eu des scènes violentes, intenses, difficiles à supporter quand on s'imagine réellement ce qu'elles impliquent : des tortures en mode virtuel, du snuff, des représailles... J'ai aimé l'esprit des Diplos même si leur justice est expéditive.

J'ai aimé l'univers et les personnages mais je m'attendais à plus qu'une enquête policière dans un monde futuriste. Il m'a manqué un peu plus d'implication et d'empathie, d'où ma note qui n'est pas à la hauteur de l'univers incroyable développé ici.


Et c'est là que la série entre en scène car elle a été, à mes yeux, une très bonne adaptation avec juste ce qu'il faut de différences pour impliquer davantage le public et apporter une vision complémentaire. Les scénaristes ont rendu le tout plus personnel pour Takeshi. Il gagne en humanité, sans toutefois virer dans le héros non plus, il reste à la lisière de l'anti-héros. J'ai beaucoup aimé le traitement de la série et leurs changements. En particulier le personnage de Quell sur qui je ne vais rien dire pour ne pas spoiler et celui de Kristin Ortega qui prend beaucoup plus d'ampleur et de charisme et l'IA de l'hôtel à qui on s'attache bien plus. Visuellement, la série colle parfaitement à l'idée que j'en avais, ils ont d'ailleurs repris des scènes avec la couverture du roman français. L'immersion était totale. Passé le décalage entre le Takeshi dans le corps de Ryker (caucasien) et le vrai Takeshi (asiatique) on s'attache bien à notre héros et j'ai bien mieux compris son passé grâce à la série. 

Je vous conseille de regarder cette série après avoir lu le livre (ou bien si vous ne voulez pas le lire du tout). C'est une très bonne adaptation je trouve. Quant au roman, il est bourré de bonnes idées et d'actions et je vais très certainement me prendre la suite directe Anges Déchus.



Ma note : :star::star::star::star: