mardi 28 février 2017

Chronique : Les Foulards Rouges saison 2 : Terre


Cécile Duquenne
Auteure francophone (voir le site)
Bragelonne
Science-Fiction
25€
462 pages

Enfin, Lara et Renaud sont de retour :) Bon, par contre j'aurai dû le lire bien plus tôt car j'avais oublié pas mal de choses depuis la saison 1 ! En tout cas, c'est un réel plaisir de plonger dans l'univers créé par Cécile qui ne cesse de nous surprendre. Je suis épatée car en plus, c'est une série à épisode et les premiers sortent alors que les suivants ne sont pas écrits ! Un truc dont je serais incapable ! Pourtant, tout est très fluide et surtout très cohérent. 

J'ai regretté l'ambiance si particulière de Bagne, qui faisait tant le charme de la première saison (laquelle avait été un coup de cœur). Toutefois, l'auteure nous ménage, ainsi que ses personnages, puisque Lara, Renaud et la douce Claudia se sont écrasés en Australie, terre sauvage et désertique qui n'est pas sans rappeler notre planète-prison préférée. 

Nous voilà donc sur Terre, où Lara et Renaud ont chacun des vies passées et des affaires à régler. Nous découvrons de nouveaux personnages, dont je tairais les noms pour conserver le suspense. Nous abordons aussi de nouvelles thématiques à travers la magie. Si j'ai d'abord été sceptique, car à mes yeux elle n'était pas forcément nécessaire pour le personnage en question, j'ai compris ensuite que les enjeux étaient bien plus grands. Vraiment, le scénario est très bien ficelé. 

L'auteure emprunte des chemins inattendus, avec des révélations étonnantes mais aussi beaucoup de désillusions. Car comme sur Bagne, rien ne se passe jamais comme prévu pour nos pauvres personnages ! Nous en apprenons davantage sur Renaud, dont j'ai beaucoup apprécié la psychologie. La relation entre lui et Lara évolue pour notre plus grand plaisir ;) Quant à Claudia, j'ai regretté de ne pas la voir plus mais j'ai comme dans l'idée que son rôle n'est pas terminé et qu'elle prendra de la puissance dans la saison 3. Je fonde de grands espoirs en elle. 

La fin nous laisse avec un cliffhanger de folie, comme pour la saison précédente ! Explosive et déprimante à souhait ! Avec toujours une dose d'espoir tout de même. 

Au final, ce roman regorge d'amitié, d'affectif, de colère, de regrets et de doutes au fil des nombreuses pages. Bref, action, émotion, rebondissement, réflexion, tout est présent dans cette saison. Et si ce n'est pas un coup de cœur, c'est uniquement parce que la planète Bagne de la saison 1 est inégalable !

Ma note :


dimanche 26 février 2017

Chronique : Âme ténébreuse, coeur lumineux


Anthologie d'auteurs francophones
Éditions du Chat Noir
Fantastique, Fantasy et Science-fiction
19,90€
297 pages

Sommaire :
Valérie Simon (voir le site)
Hilda Alonso (voir le site)
Anne Laure
Cécile Guillot (voir le site)
Lydie Blaizo
Denis Labbé
 Lucie Chenu
Vincent Tassy(voir la page facebook)
Sophie Dabat (voir le site)
Sara Doke

J'ai acheté cette anthologie au dernier salon fantastique car résister aux achats en salon, c'est dur ! Je n'ai, à ma grande honte, pas lu de romans de ces Grandes Dames auxquelles ce recueil fait référence (Anne McCaffrey, Mercedes Lackey...) bien que j'en ai très largement entendu parler. Ceci dit, cela ne m'a pas empêché d'aimer cette anthologie. Je connaissais déjà la plume de certains auteurs de la liste mais j'ai pu en découvrir de nouvelles. 

Je ne vais pas pas faire une chronique pour chaque nouvelle même si j'ai pris des notes pour chacune d'elles. Globalement la qualité est au rendez-vous et plusieurs thèmes sont abordés. J'ai détecté un certain classement par thématique justement : Mythe d'Arthur, sorcières, amants maudits...

 Du coup, les deux premières nouvelles traitent des légendes arthuriennes.... lesquelles ne me passionnent pas du tout. Je ne vais donc pas m'éterniser dessus d'autant que je n'y ai pas trouvé un grand intérêt. 

Parmi mes nouvelles préférées figure celle d'Anne Laure Les Cartes de Lily. C'est un texte tout simple mais d'une grande puissance empathique. Il y avait beaucoup d'émotion et j'ai eu beaucoup de plaisir à suivre l'héroïne. Je n'ai pas lu la série de cette auteure aux Éditions du Chat Noir mais après avoir lu ce texte, je me dis que je devrais m'y mettre !

Les valeurs sûres de ce recueil sont pour moi Cécile Guillot avec sa très poétique, douce et très bien menée nouvelle Les sœurs de la Lune Noire où l'on découvre des sorcières très proches de la nature et Sophie Dabat avec Les dames de Sirhaven qui nous entraîne une nouvelle fois dans un texte fort, dur sur un thème difficile qu'elle sait si bien aborder. 

J'ai bien aimé Du sang pour l'Adagio  de Lydie Blaizot (oui bon, c'est sanglant et en ce moment je monte beaucoup un cheval qui s'appelle Adagio : les ingrédients étaient réunis). Pareil, je ne connaissais pas cette auteure (seulement de nom) et j'ai passé un très bon moment même si la fin n'était pas ce que j'imaginais. 

Enfin, dernier texte que j'ai beaucoup apprécié, celui de Vincent Tassy : Regarde ce qu'il y a dans sa tombe. Bon, déjà rien que le titre me plaisait. Je n'ai pas encore lu Apostasie de ce même auteur, ce qui ne saurait tarder car cette nouvelle m'a donné un excellent avant-goût de son talent. C'était un texte très bien mené, maîtrisé, intéressant, original avec des personnages attachants et bien développés. Bref, un équilibre parfait et si difficile à obtenir en nouvelle. 

En conclusion, c'est un bon recueil, bien équilibré qui a surtout eu le mérite de confirmer le talent des auteurs que j'appréciais déjà mais surtout de m'en faire découvrir de nouveaux.

*Cette lecture entre dans le cadre de mon mini-challenge du mois de février : Lire une anthologie

Ma note :


vendredi 24 février 2017

Chronique : La nuit des temps




René Barjavel
Auteur francophone
Pocket
Science-Fiction
7,40€
381 pages

Honte à moi, je ne connaissais pas Barjavel ! C'est grâce à Maureen du Bazar de la Littérature que j'ai compris qu'il s'agissait juste d'un grand auteur français... Ce roman est une vieille édition que l'Homme a dû lire durant son cycle scolaire. Sous ses recommandations, je m'y suis donc penchée. 

Le 4ème de couverture nous en dévoile très peu au final et j'avais donc imaginé un certain nombre de chose mais ce fut la surprise totale à la lecture. Il ne faut pas perdre de vue que ce livre date de 1968, la narration et les idées sont donc propres à cette époque de ce que je nomme "la vieille SF". 

Le style est agréable, les chapitres sont courts et immersifs. Les idées développées ici sont très originales, ambitieuses mais toujours réalistes. En tout cas, on a envie de connaître cette autre civilisation découverte sous la glace et on le fera de manière poussée. 

Au final nous n'avons pas un seul héros, contrairement à ce que je croyais au départ mais tout un panel et surtout le couple "extraterrestre" que l'on apprend à connaître au fil de l'histoire. Le roman est très riche mais est parfaitement accessible à tous (la preuve, mon compagnon l'avait lu au collège je crois). L'immersion dans l'Antarctique est excellente. Je sentais le froid sur moi !

J'ai bien aimé la vision du monde de l'auteur et son envie d'unir les peuples. L'humanité se soude à la découverte de cette autre civilisation. Il y a une phase d'entraide, de soutien de la part de toutes les nations. Et puis, bien sûr, l'avidité et le pouvoir refont surface. L'humanité se soude, oui, pour le meilleur... et pour le pire. 

Pour une fois, nous autres scientifiques avons le beau rôle ! (Exit les caricatures du film Prometheus !)  Et surtout, nous avons le contrôle ! Déjà à l'époque, l'auteur avait saisi le pouvoir des médias et s'en est bien servi. Il avait aussi bien compris la noirceur de l'homme.

La fin m'a surprise ! C'était osé et terriblement dommage à la fois. Je ne vous en dis pas plus pour conserver le suspens. 

En bref, ce fut une bonne lecture, bourrée de bonnes idées !

Ma note :


mercredi 1 février 2017

Bilan lectures de janvier 2017



Bilan lecture de janvier 2017

Science-Fiction

Deathworld (H. Harrison)
Enfin un peu de science-fiction ! Il était temps que je m'y replonge. Ce roman s'est étalé sur décembre et janvier car au final il était assez conséquent et que je n'ai pas trop pu lire pendant la période de fêtes de fin d'année. Cette intégrale regroupe 3 romans et une nouvelle. Au final, le premier roman se suffisait à lui-même.

Nous suivons Jason qui possède un pouvoir psy dont il se sert pour tricher aux cartes. Il va se faire embaucher et va suivre son employeur, malgré les avertissements, sur sa planète Pyrrus où les habitants livrent une guerre féroce contre la faune et la flore.

J'ai bien aimé Jason, qui est un personnage sympathique, attachant et pas pas prise de tête. Le début commence très fort et on a pas de temps morts ou de longueurs. 
Ce que j'ai aimé dans ce premier tome, c'est l'originalité du monde, l'aspect aventure mais aussi les idées philosophiques qui y sont développées. Le fond est intéressant et la forme passionnante. Le rapport de force est un peu caricatural en revanche car Jason apparaît comme le héros cultivé qui sait se remettre en question et va aider les habitants à comprendre car ces derniers sont trop bornés pour le faire. Encore, dans ce premier livre ça passait car l'obstination des pyrrusiens est assez drôle et bien menée. Ils ne vont pas changer d'un claquement de doigts et même Jason commet des erreurs.

Non vraiment ce premier livre était presque un sans faute, j'y ai pris beaucoup de plaisir. Par contre, les deux suivants n'ont servi à rien du tout. Dans le second livre, Jason est enlevé par un fanatique complètement obtus et il se retrouve sur une planète à la Mad Max. Dans le troisième, Jason veut aller convertir une population de guerriers à la civilisation histoire de pouvoir exploiter leurs terres. Dans ces deux cas, le schéma est répétitif et Jason, qui était si sympathique, est certes toujours courageux mais devient une espèce de colon qui veut à tout prix transformer des populations qui ont un niveau de développement inférieur et les mener à la Civilisation avec un grand C.

Du coup, c'était globalement la même chose et je n'ai pas trouvé grand intérêt à ma lecture. Certes Jason est malin et on se demande toujours comment il va se tirer de ses mauvais pas, mais je n'ai pas apprécié sa mentalité de vouloir absolument changer les locaux. Il me faisait trop penser aux missionnaires européens envoyés dans le tiers-monde pour que les populations locales adhèrent à ces croyances que eux pensaient être les bonnes ou les meilleures. Encore, l'auteur s'était engagé sur une pente intéressante dans le troisième roman puisqu'on voyait clairement que Jason voulait faire évoluer les guerriers pour exploiter leurs terres pour ses profits, seulement ce n'était pas fait de manière franche. Au final, on a tellement de sympathie pour Jason qui en bave qu'on oublie ses motivations premières.

Bref, j'ai passé un super moment avec le premier livre mais les suivants m'ont dérangée même s'ils étaient très captivants dans la forme et que le héros a su porter l'intrigue jusqu'au bout avec brio. Je suis donc partagée.




Fantasy

Le Jarwal (P. Le Sausse), auteure française 

Le 4ème de couverture m'avait fortement intriguée et j'étais curieuse de suivre les aventures de Basile, apprenti bourreau qui possède la capacité de ressentir les émotions des autres et de s'en servir. 

L'idée de base est originale et pleine de promesse, l'écriture fluide, agréable, les émotions sont bien retranscrites et le lecteur est plongé dedans. Je suis partie avec la conviction que nous aurions un bon dans le temps mais en fait non, tout se déroule très vite et nous suivons Basile à l'âge de 17 ans tout du long. D'ailleurs, j'ai eu du mal à me dire qu'il était aussi âgé, en fin de compte il paraissait plus jeune. 

L'histoire au départ est intéressante, puis quand s'éternise le voyage de Basile, je me suis essoufflée, je me suis demandée où l'auteure voulait en venir et au final, cette double idée de base fils de bourreau + ressentir les émotions n'est pas utilisée de la manière dont je l'imaginais. En réalité, le fait d'être fils de bourreau ne sert qu'à illustrer l'isolement de Basile. 

Pour moi, l'auteure a voulu développer plusieurs pistes à la fois et du coup je ressens un goût d'inexploité. On sort des révélations du chapeau mais sans avoir l'impression que c'était prévu dès le départ. Basile est sympathique et pour une fois ce n'est pas le héros habituel. Son double émotionnel est une bonne idée, Amauri est insupportable mais on n'arrive pas à lui en vouloir. Les idées pour les "méchants" sont intéressantes mais ça arrivait à la fin et manquait un peu d'envergure.

Je suis donc mitigée car ce 'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. Ce n'était pas inintéressant mais pas transcendant non plus. En outre, l'auteure use des notes de bas de page, or dans un roman c'est, à mes yeux, à utiliser avec parcimonie. Ici, l'auteure a voulu utiliser un phrasé médiéval, sauf que nous rappeler à chaque fois que X toises fait X mètres n'est pas utile. Soit tu assumes le langage médiéval et tu laisses le lecteur chercher combien ça fait (ou alors pourquoi pas un glossaire pour les rappeler à la fin), soit tu utilises d'emblée le système métrique actuel. Les notes coupent la lecture et devoir m'arrêter pour lire qu'une roselière est une zone où poussent les roseaux est inutile.





Le Puits des mémoires T3 : Les Terres de cristal (G. Katz), auteur français, voir la page facebook

Nous retrouvons nos trois héros pour cette conclusion de leurs aventures. Gabriel nous avait laissé sur une révélation de grande ampleur sur Nils mais également sur l'avenir incertain de notre ami Olen. Bizarrement, la révélation sur l'identité de Nils n'a pas fait de vague alors que moi j'étais scotchée. Donc en gros ce n'était pas si important que ça. Il faut attendre la fin pour en savoir davantage.

Je ne vais pas vous mentir, autant les Tomes 1 et 2 ont été un coup de cœur, autant je termine cette trilogie en étant très mitigée. Ça m'embête car j'ai passé d'excellents moments et l'auteur est très sympa mais voilà je trouve que ce tome n'est pas à la hauteur. Alors oui, l'auteur prend des clichés à contre-courant mais globalement ça manquait de fond. On passe beaucoup de temps sur une guerre qui n'a pas vraiment lieu, de nombreuses portes restent ouvertes, il y a des facilités et puis surtout un immense complot est monté pour pas grand-chose au final. Tout se termine en eau de boudin et ça m'a embêtée. Il y avait le potentiel pour en faire bien plus car faire tout ce foin juste pour que nos héros changent de vie, c'est un peu tiré par les cheveux.

Néanmoins j'ai passé un très bon moment sur la trilogie, j'ai ri, voyagé, eu peur pour les personnages, ressenti beaucoup d'affection pour eux. Sachant que tous les romans fantasy de l'auteur se déroulent dans le même univers et qu'on en retrouve certains dans son dernier roman, j'ai hâte de me mettre à jour pour savoir qui nous allons retrouver.

*Cette lecture s'inscrit dans le mini-challenge du mois : terminer 2 séries*


  
Fantastique

Le noir est ma couleur T5 : Le piège (O. Gay), auteur français voir la page facebook
*Coup de cœur pour la série*

A peine reçu pour Noël, à peine dévoré ! J'avais hâte de retrouver Alex et Manon, qui m'avaient manqué, il faut bien l'avouer ^^

Ce dernier tome est plus sérieux, on obtient nos réponses, les véritables enjeux se dévoilent et la réalité de l'avenir pour nos deux héros se profile. L'humour est toujours présent mais on sent que même Alex a mûri et que la rigolade est terminée. On en oublie qu'ils n'ont que 15 ans au final !
Outre nos deux tourtereaux, j'ai adoré Théo... l'effet mec-en-bandelette je ne résiste pas (la faute à Wonsul du Nouvel Angyo Onshi *____* ). J'aimerais beaucoup le revoir car il a un sacré potentiel ! D'après ses dires, l'auteur aussi a beaucoup aimé ce personnage et voudrait le développer, affaire à suivre donc !

Nous avons encore des rebondissements et des révélations surprenantes dans ce tome. L'action est présente, mais les relations entre tous les personnages ne sont pas oubliées. Les questions restées en suspens trouvent leurs réponses et on comprend enfin tout ce qui se cache derrière les mages noirs. On sent aussi que c'est un prélude et que Manon marque le début d'une nouvelle histoire... alors j'espère bien que l'auteur aura l'occasion de revenir dans cet univers ^^

La fin est abrupte mais assumée par l'auteur qui s'en explique, j'ai trouvé ça chouette d'ailleurs. On a droit à une conclusion qui boucle tout et qui revient sur chaque personnage, même brièvement, ce qui donne bien l'impression que l'auteur a tout maîtrisé de A à Z.

En conclusion cette série est un vrai coup de cœur. Elle est addictive, pleine d'humour, d'action, captivante, on a de la magie comme je l'aime et surtout elle est portée par des personnages géniaux. Ce fut un vrai régal de la lire ^^ Olivier Gay est donc aussi doué en fantasy qu'en jeunesse et j'espère bien me mettre à ses polars pour vérifier ce que ça donne dans ce genre :)
 

*Cette lecture s'inscrit dans le mini-challenge du mois : terminer 2 séries*