mardi 24 avril 2018

Chronique : B.O.A. T1 Loterie funeste

Magali Laurent
Auteur francophone (voir le site)
Editions de la Mortagne
 Fantasy
24,95$
446 pages

J'ai reçu ce livre en service presse lors d'une masse critique Babelio. Je ne connaissais ni l'auteure, ni la maison d'édition mais c'est toujours intéressant de découvrir de nouvelles plumes. Globalement, les idées m'ont bien plu, il y a un background intéressant à développer et certains concepts sont prometteurs. La plume est efficace, épurée et dénuée de fautes, avec un rythme addictif néanmoins j'ai trouvé que l'ensemble manquait d'âme, de voix, de personnalité. 

Il y a de l'idée vraiment dans ce roman mais à mes yeux ce n'était pas assez abouti, assez travaillé. Le background est expliqué dans le prologue mais après on a plus aucune information de comment les BOA continuent de naître... est-ce héréditaire ? Il nous manque beaucoup de cartes pour bien comprendre le contexte et être emporté dans l'univers. Je suis restée très en périphérie, incapable de m'imaginer comment ça se passe dans le reste du monde ni quelle serait ma place là-bas. J'aurais préféré que l'auteure s'attarde dessus plutôt que de décrire trente-six fois les tenues des jeunes gens.

Globalement c'était un peu trop manichéen à mon goût avec les humains gentils et les BOA (des vampires en fait) méchants, même s'il y a des résistants et des individus plus compréhensifs chez les BOA, les humains sont réduits en esclavage et gâchés...après avoir été exterminés. Ce qui est complètement contre-productif puisque les BOA ont besoin de sang humain pour survivre. Alors pourquoi torturer et tuer des humains déjà en sous-nombre ? Le schéma est assez classique du coup et n'apporte pas grand-chose à la réflexion car nous sommes dans un énième tableau : maître abusif/esclave.

Nous suivons les 6 jeunes rendus immortels pour la loterie selon le point de vue de deux filles du groupe, plus nous avons le point de vue d'un résistant et de manière sporadique de deux ou trois autres personnes, ce qui est assez maladroit car ces passages là n'apportent pas grand-chose alors que l'auteure aurait pu approfondir ses propos du côté psychologique et du contexte. Il a été difficile pour moi de m'attacher aux personnages ou de ressentir beaucoup d'empathie car leurs comportements, et surtout ceux des deux héroïnes Oxana et Cléo, sont clairement incohérents. On nous décrit Cléo comme une séductrice qui a vécu dans une bulle (littéralement, elle n'est jamais sortie de son appartement) alors qu'elle ignore ce qu'est un baiser et est d'une passivité à toute épreuve. Ce n'était pas du tout crédible. On ne peut pas être une séductrice (dans tous les sens du termes, pas seulement femme fatale) et en même temps d'une telle naïveté. En outre elle a été élevée sciemment pour plaire aux BOA mais ne s'est jamais demandée comment ça allait se passer quand ils croqueront dans sa jugulaire. 

A l'opposé on nous présente Oxana comme une jeune fille combattive qui veut se révolter contre le système mais qui ne fait quasiment rien. Pour la rebelle, on repassera. Les quelques fois où elle a un sursaut de révolte, c'est amené d'une manière peu crédible. Seuls Dennys et Killian sont parés d'une histoire intéressante qui rend leurs réactions crédibles et leurs personnages plus touchants. Les autres jeunes ne seront que peu exploités. Les organisateurs de la loterie sont tous des pourris et visiblement, il suffit de demander au technicien de trafiquer les numéros pour que ça passe... la Française des Jeux serait ravie de l'apprendre !!  

Les ficelles qui tissent les relations entre les jeunes gens sont visibles à des kilomètres. Les rebondissements de la fin n'en sont pas. Encore une fois je ne vois pas l'intérêt de briser les jeunes gens et de les torturer alors que de toute manière ils sont dans l'incapacité de fuir. Il y aussi des choses bizarres, comme le fait qu'on a l'impression d'être dans un monde post-apo avec une régression de la société d'un côté mais toute la technologie est là, dont des hélicoptères. Le flou conservé autour du contexte n'a pas aidé à rendre le tout concret ou crédible. Ces jeunes gens sont restés dans l'ignorance totale de la société mais ils savent ce qu'est une limousine, un hélicoptère mais pas du champagne ou du maquillage. D'ailleurs, passer autant de temps à nous parler du maquillage et des tenues des filles au détriment du contexte ou d'un approfondissement des personnages c'était maladroit en plus d'être inintéressant.

Bref, vous l'aurez compris, ce roman ne m'a pas convaincu. Ceci dit il s'est lu vite, servi par un rythme entraînant et peu de temps mort mais l'intérêt n'y était pas, l'envie de suivre et de soutenir les héros non plus. Les idées de base sont sympathiques mais ça manque d'aboutissement à mes yeux. 
Je remercie néanmoins Babelio et les Editions de la Mortagne pour cet envoi.

 
Ma note :

lundi 16 avril 2018

Chronique : Les Dieux sauvages T2 Le verrou du fleuve



Lionel Davoust
Auteur francophone (voir le site)
Critic
 Fantasy
23€
503 pages

Après mon coup de cœur intersidéral pour le premier tome (voir ma chronique), j'étais sûre et certaine de prendre le 2ème tome aux prochaines Imaginales. Le sort en a voulu autrement car j'ai eu la chance de recevoir ce tome lors de la dernière Masse Critique de Babelio ! Je les remercie donc eux ainsi que les Editions Critic pour l'envoi de ce livre. Comme ça je vais pouvoir utiliser le budget qui lui était réservé pour acheter un autre roman sur le salon ;) 

Ce fut un véritable plaisir que de retrouver l'univers d'Evanégyre et tous ses personnages (et bien sûr Léopol, vous vous en doutez ;) ). Après un premier tome qui a placé tous les personnages principaux ainsi que les enjeux, nous retrouvons Mériane accompagnée de Léopol et Darén qui part prêter main forte à la ville de Loered avec le jeune souverain Erwel et l'armée de Belnacie. En parallèle, Ganner poursuit son siège de la ville de Loered dans laquelle nous retrouvons le duc Thormig et son chronète Maragal. Ne vous en faites pas, au fil de votre lecture, vous ne serez jamais embrouillé pour savoir qui est qui, d'autant que nous avons un rappel à la fin du livre de l'identité de toutes ces personnes. 

J'ai globalement trouvé ce tome plus sombre. Pourtant il y a eu des moments sanglants dans le premier tome mais ici, la guerre a bel et bien étendu son ombre - sous le signe de l'Eternel Crépuscule. On ressent l'impuissance de Mériane, son découragement face à son rôle qui dépasse sa propre personne mais aussi à l'aveuglement et la bêtise des hommes qui refusent de l'écouter et courent à leur perte pour certains. J'avais tellement envie parfois d'aller les secouer et de leur hurler d'aller crever à tous ces misogynes. Mais heureusement, Mériane était plus magnanime que moi !  Mériane est devenue plus posée, plus stratège grâce à Wer qui parle dans sa tête. Elle teste les limites de son rôle de Héraut/Messagère, car non ce n'est pas aussi simple qu'elle (et le lecteur) ne l'imaginait. Elle développe aussi sa compassion et est totalement dévouée à sa cause... sans pour autant épouser totalement celle de Wer. Elle défend ses propres valeurs au risque de s'attirer les foudres de la pourtant toute puissante Eglise. En conclusion, elle reste l'excellente héroïne découverte dans le premier tome et qui est toujours aussi bien croquée dans la couverture.

Mon cher Léopol était plus en retrait dans ce tome, il était plus grognon aussi. Une telle haine couve en lui que ça en est parfois effrayant. Je ne m'en rendais pas forcément compte dans le 1er tome. On découvre ici des weristes à la ferveur extrême, qui vont trouver davantage de raisons de mourir que de vivre ce qui est extrêmement déroutant et à l'exact opposé de ma propre pensée. J'ai peur que les émotions contradictoires qui se heurtent en Léopol ne le poussent à faire des choses regrettables (déjà qu'on a frôlé le sacrifice stupide ici !). Et la mission qui l'attend dans le troisième tome n'est pas pour arranger les choses. Sa dévotion envers Mériane est parfois étouffante comme elle-même le fait remarquer mais j'ai confiance, il a encore 2 tomes pour évoluer mon petit Léopol. 

J'ai bien aimé les nouveaux personnages mis en valeur dans ce tome, notamment Thormig le duc de Loered, son chronète Maragal qui est tellement différent des autres weristes (pour ne pas dire Léopol) ou même Kerruÿs. Erwel, comme prévu, prend peu à peu confiance ainsi que la place de meneur qui lui incombe (et qui lui décombe !). Il commet des erreurs mais a l'intelligence et le recul nécessaire pour ne pas les reproduire. Par contre, Izara, l'ancienne reine m'inquiète. Ses décisions risquent de coûter cher dans le futur... c'était très frustrant de la voir ainsi foncer dans le mur. La partie politique est moins développée dans ce tome et c'est pas plus mal car cela nous plonge davantage dans l'action de la guerre.

Curieusement, Juhel m'a manqué ! J'avais apprécié son charisme et son caractère si particulier qui vous donne l'impression que ses actions mauvaises sont tout ce qu'il y a de plus normal et de bienfondé. C'est vraiment un personnage fort et marquant alors j'espère le revoir dans le prochain tome. Nous revoyons par contre Chunsène et Nehyr, pour laquelle j'ai une ou deux hypothèses concernant l'identité. A voir avec la suite !

Donc ce tome était plus sombre, plus pesant, les combats sont désespérés presque sans issue. La foi que réclame Wer se transmet peu à peu au lecteur car face aux monstruosités engrangées par Aska, les chances de survie sont presque inexistantes. Et tout ça pour le caprice de deux dieux. C'est aussi fou que cruel. A la base, les Dieux Sauvages devait être une trilogie mais au final un tome a dû être rajouté pour que l'auteur puisse raconter son histoire telle que prévue. De ce fait, ce deuxième tome aurait dû être plus conséquent et même s'il se passe pas mal d'événements, j'avoue avoir refermé le livre en me disant que la guerre n'avait pas autant progressé que ce à quoi je m'attendais. Cela n'enlève rien à l'intérêt du livre qui reste passionnant du début à la fin. Lionel a ce talent-là.

Au final je me suis régalée, on est pas passé loin du coup de cœur, peut-être est-ce parce que je l'ai lu trop tôt après le premier tome, lequel m'avait emporté dans un tourbillon d'émotions. Peut-être est-ce dû à l'ambiance plus sombre et clairement plus déprimante et angoissante ou au fait que j'imaginais avancer davantage dans l'histoire. Quelques soucis de mise en page (il manque des espaces entre des mots) étaient suffisamment répétés pour m'embêter dans ma lecture. 

En tout cas cela a été une excellente lecture, maîtrisée du début à la fin, où encore une fois j'ai vécu et non lu le récit. Le plus dur va être d'attendre vraiment un an avant de lire le troisième tome !! C'est presque une punition XD Fan de Fantasy, ne passez pas à côté de ce bijou !




 
Ma note :

mardi 3 avril 2018

Publication dans Présences d'Esprits

Bonjour ^^

Je viens aujourd'hui vous parler de ma dernière publication en date qui change un petit peu de ce que j'ai l'habitude de faire. Je vous avais parlé cet été d'un projet un peu spécial qui me demandait de lire un certain nombre de livres de l'auteur de SF David Brin. 

Je peux maintenant vous en dévoiler la raison, à savoir ma participation au dernier numéro de la revue Présences d'Esprits :) Ce numéro 91 sorti au mois de février consacrait un dossier à David Brin pour lequel j'ai écrit un article afin de rapprocher la vision de l'auteur des dauphins avec des faits scientifiques. J'ai ainsi pu mêler mon regard de lectrice à celui de biologiste qui est mon métier (et aussi une passion !).




J'ai beaucoup aimé cette expérience, d'autant que j'ai pu découvrir cet auteur culte que je ne connaissais pas encore ! Ses idées sont très intéressantes et parfois pas si folles ou éloignées de la réalité. Cela m'a également permis de renouer avec l'écriture d'articles de magasine, une activité à laquelle je ne m'étais pas adonnée depuis presque 10 ans.

Pour en savoir plus sur Présences d'Esprits, n'hésitez pas à visiter leur site Internet et à soutenir cette communauté de passionnés ^^  A titre informatif, la revue papier coûte seulement 5€ ;)