samedi 24 février 2018

Chronique : L'île au trésor

Je n'ai pas trouvé le visuel de ma version

Robert-Louis Stevenson
Traduction : Jacques Papy
Gallimard (ma version)
 Roman d'aventure
253 pages

Après avoir vu l'excellente série Black Sails, préquelle à l'Île au trésor, j'ai donc voulu lire ce fameux livre. Par chance, on a pu me prêter un exemplaire des années 70 que je me suis empressé de dévorer. Il y avait des illustrations à la fin en plus, c'était d'autant plus immersif.

Alors il s'agit plutôt à la base d'un roman pour les jeunes, sauf que comme beaucoup de romans jeunesses, il y a une double lecture et on ne le voit pas de la même manière enfant et adulte. Pour le coup je ne saurais jamais comment je l'aurais vu étant enfant.  Mais en tant qu'adulte je l'ai trouvé assez sombre et violent tout de même. 

Je trouve qu'avoir vu la série avant rend les pirates dont on parle ici beaucoup plus tangibles et vivants. Attention à ceux qui n'ont pas vu la série, ça peut spoiler ! Nous retrouvons donc Long John Silver, Billy Bones, le Capitaine Flint, Israël Hands et Ben Gunn (que j'avais oublié dans la série alors qu'il avait de si beaux yeux !). Flint est mort dans le livre, on en fait juste mention mais la peur qu'il inspirait est encore palpable et c'est le fameux coffre de l'Urca de Lima qu'il a enterré sur l'île que nous allons rechercher. Tout au long de ma lecture j'avais en tête les visages des acteurs pour coller à chaque personnage et cela a enrichi ma lecture, de même que tous les événements de la série qui ont conduit à cacher ce trésor donnent davantage de dimension à celui-ci. Ce n'est pas juste un coffre banal dissimulé sur une île banale. Ce sont toutes les intrigues, toutes les morts, tous les rebondissements qui ont été développés dans Black Sails qui sont venus nourrir ma lecture. 

Long John Silver n'est pas juste le pirate intelligent et débrouillard que l'on découvre dans le livre. Moi j'y ai revu le jeune John, cuisinier au départ qui, au contact de Flint, est devenu l'homme stratège que l'on suit dans le roman. A chaque fois que Silver démontait un à un les arguments de ses opposants pour se sortir d'une situation épineuse, je le revoyais dans la série et je sentais l'influence de Flint. Honnêtement, les réalisateurs de Black Sails ont fait un excellent travail. 

Bref, avec tout ça, que dire du livre à proprement parler ? Nous suivons le jeune Jim qui va hériter de la carte de mon cher Billy (devenu alcoolique et moche, snif) et se lancer avec son châtelain et le docteur Livesey qui est aussi magistrat dans la chasse de ce trésor du Capitaine Flint. Silver est aussi de la partie ainsi que certains membre de l'équipage de Flint. 

J'aime me replonger dans des livres plus anciens dont la narration n'a plus rien à voir avec nos livres modernes. Il y avait un réel soucis des termes techniques, des différences de langages entre les pirates et le châtelain. A cette époque littéraire (le livre a été publié en 1885), on n'avait pas besoin de tonnes d'actions ou de descriptions à n'en plus finir. On parvenait à cerner les personnages très facilement, avec quelques dialogues, les silences et surtout leurs actions. 

J'ai donc passé un agréable moment, dépaysant même si la fin est assez abrupte au final. Toute cette aventure autour du trésor se termine vite et l'auteur nous laisse dans le flou pour les personnages, comme si c'était juste une aventure parmi tant d'autres. Malgré tout, je comprends que ce livre ait pu marquer les jeunes générations car c'est aussi une ode à l'aventure et au courage, autant pour les enfants à travers Jim, que pour les adultes à travers le docteur et le capitaine Smollet qui sont très dignes et prêts à se sacrifier pour la bonne cause (et l'Angleterre). D'un autre côté, le charisme, la volonté et l'intelligence de Silver nous brossent une image de pirates que l'on ne peut qu'envier. Ce personnage est exceptionnel.

Je suis donc ravie d'avoir pu découvrir ce classique et surtout d'avoir pu enchainer après la fin de Black Sails. Si certains d'entre vous ont lu le livre, puis vu la série je serais curieuse de savoir ce que vous avez pensé de la série justement.
 
Ma note : :star::star::star::star-half::star-empty:

mercredi 14 février 2018

Chronique : Saving paradise T1 En proie au rêve


Lise Syven
Auteure francophone (voir le site)
Castelmore
Fantastique, Young adult
16,90€
380 pages

A trois mois des prochaines Imaginales, il était temps que je me mette à lire les romans achetés l'an dernier non ? Histoire de savoir si je prends la suite, ça pourrait déculpabiliser le porte-feuille. Je vous épargne le suspense : bien sûr que je prendrai le tome 2 de Saving Paradise  !

Dire que j'ai été happée serait un faible mot car je n'ai pas vu passer les cent premières pages. Les suivantes auraient subi le même sort si le week-end n'était pas venu entrecouper ma lecture. 

En bon Young Adult, l'histoire démarre sur les chapeaux de roue, néanmoins j'ai trouvé l'ensemble très réaliste et bien traité. Je n'ai pas eu l'impression que l'auteure précipitait son histoire ni n'occultait des passages importants. Non, le rythme est juste soutenu. L'aspect surnaturel vient tout doucement, à tel point qu'on pourrait se demander durant une bonne partie du récit si ce n'est pas juste un thriller. Mais non, il y a bien du fantastique, qui arrive par touche, de sorte qu'on a pas une acceptation aussi brutale qu'improbable, ni un déni agaçant de la part de l'héroïne. Encore une fois, c'est donc fait avec justesse. Le fantastique est tellement en arrière-plan qu'à la fin du premier tome on sait qu'on a affaire à des créatures surnaturelles (je ne vous dirais pas lesquelles) sans être sûr et certain de leur nature. Ce que j'ai pu apercevoir et comprendre m'intrigue énormément, j'ai hâte de voir ce que l'auteure nous réserve dans le volume suivant.

Nous sommes loin d'avoir toutes les cartes en main et pourtant nous n'en avons pas encore besoin. Cela ne m'a pas dérangé de terminer ma lecture avec des questions car cela titille mon imagination. Tout au long de la lecture nous soupçonnons une présence surnaturelle, nous cherchons les taupes, les responsables et je suis tombée dans quelques pièges.

J'ai bien aimé Faustine, une étudiante relativement bien dans ses baskets, qui pourrait être vous et moi. Ce n'est pas la grande révolutionnaire, ni la grande gueule ou au contraire la naïve. Ce n'est ni la reine du bal, ni la laissée pour compte qui se transforme en cendrillon. Faustine a ses qualités, ses défauts mais elle est surtout résolument humaine et d'une nature agréable à suivre. 

Nato est surprenant. Il ne colle pas forcément au profil type du héros de ce genre de roman. Il est gentil, agréable aussi, mais il ne s'impose pas, ce n'est pas un casse-cou surprotecteur ni un grand révolutionnaire lui non plus. Il a un passé difficile mais qui n'est pas cliché et qui est surtout très réaliste. C'est une bonne pâte et son lien avec Faustine est reposant. Je trouve qu'ils se complètent bien et qu'ils apportent un peu de paix et d'unité dans ce récit survolté.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste, à commencer par Allison que j'ai adorée. Idem pour Michelle, qui me faisait penser à l'une des scientifiques de la série Fringe. Le père de Faustine est un homme intéressant même si nous n'avons pas eu l'occasion de le connaître vraiment au-delà du scientifique dans ce premier tome. Les ennemis sont intrigants et charismatiques, de même que Chevalier, un personnage que j'ai eu du mal à cerner tant elle est mystérieuse. Bref, nous avons un mélange de personnalités très diverses sans pour autant tomber dans les clichés. Tout ce beau monde contribue à rendre la lecture agréable.

Pour autant, je n'ai pas pu avoir de coup de cœur alors que tout était réuni. Pourquoi, me direz-vous ? C'est entièrement la faute de l'auteure ! Et oui, car elle avait placé la barre teeeeellement haut avec son diptyque Les chroniques de Siwès que je n'ai pas cessé de comparer Faustine à Siwès et Nato à Baxian. Or Baxian est irremplaçable. Même plusieurs années après ma lecture, cette histoire continue de m'accompagner et de me faire rêver. Bon c'est un peu bête car du coup ma lecture de Saving Paradise en a pâti un peu mais du coup j'ai envie de relire Siwès...

En proie au rêve est une très bonne lecture, haletante, surprenante et très ancrée dans le réel ce qui permet de s'attacher vite aux personnages. Elle change assez de mes autres lectures dans le Young adult et de ce qui se fait actuellement je trouve. J'ai hâte de me procurer le deuxième et dernier tome et d'avoir toutes mes réponses !

 
Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

jeudi 8 février 2018

Bilan de janvier 2018

3615 ma vie & écriture

Niveau personnel la bonne nouvelle est la reprise du cheval ! Enfin ! Après une année 2017 très chaotique pour cause d'achat de la maison, de déménagements, de priorité pour la maison puis de santé, c'était compliqué. On cherchait avec mes amies un nouveau club ce qui n'était pas simple non plus. Au final j'ai repris depuis deux semaines et ça fait un bien fou *____*

Sinon, pour l'écriture, j'avais avancé sur une nouvelle de romance pour un AT mais que j'ai au final abandonnée car je ne parvenais pas à créer d'alchimie entre les héros (ce qui est un peu con pour de la romance, vous en conviendrez) et surtout car l'ambiance ne collait pas du tout avec la thématique demandée. Je garde néanmoins quelques idées que je me suis éclatée à développer. 

J'ai également préparé le terrain pour les futures relecture et corrections éditoriales de mon roman qui a trouvé un éditeur ^^ Le travail sera pour février ! J'ai rejoint le groupe de FLIMI (Front de LIbérations des Manuscrits Inachevés) piloté par Flo de la chaîne Sailor Flo, où l'ambiance est très sympathique. 

Et je me suis enfin mise à écouter scrupuleusement le podcats Procrastination animé par Lionel Davoust, Mélanie Fazi et Laurent Genefort. J'en écoute un par jour le matin le temps de me préparer et je trouve ça super instructif !


Bilan lecture de janvier 2018




Fantasy



Ma note : :star::star::star::star::star-half:
Ma chronique
Résumé : Eighteen-year-old Xifeng is beautiful. The stars say she is destined for greatness, that she is meant to be Empress of Feng Lu. But only if she embraces the darkness within her. Growing up as a peasant in a forgotten village on the edge of the map, Xifeng longs to fulfill the destiny promised to her by her cruel aunt, the witch Guma, who has read the cards and seen glimmers of Xifeng's majestic future. But is the price of the throne too high?

Because in order to achieve greatness, she must spurn the young man who loves her and exploit the callous magic that runs through her veins--sorcery fueled by eating the hearts of the recently killed. For the god who has sent her on this journey will not be satisfied until his power is absolute.




Ma note : :star::star::star::star::star-empty:
Ma chronique


Résumé : Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? 

Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.



Ma note : :star::star::star::star::star-empty:
Ma chronique
Résumé : Poursuivis par les hommes d'Aedon, Thya, Enoch et Aylus fuient dans les terres barbares. Sur les routes, les trois acolytes vont découvrir un monde très divers, coloré, fabuleux, où des magies et des mystiques plusieurs fois centenaires côtoient des aspirations farouches à la liberté. Un monde plus vaste et plus étrange que tout ce qu'ils auraient pu imaginer.

Au cours de ce nouveau voyage, Thya et Enoch vont à nouveau être mis à l'épreuve, et se révéler, ou se perdre....






Mes achats ou réceptions du mois








vendredi 2 février 2018

Chronique La voie des oracles T2 Enoch


Estelle Faye
Auteure francophone (voir le site)
Scrinéo
Fantasy historique, young adult
16,90€
333 pages


J'ai lu le premier tome, intitulé Thya, en novembre 2016 (ma chronique est ici) qui avait constitué une belle découverte. Je me suis procurée le deuxième tome aux Imaginales 2017 auprès de l'auteure (en même temps que la brique de fantasy Les Seigneurs de Bohen.)

Bon, mon problème étant que je laisse passer du temps entre chaque tome j'avais complètement oublié le contexte dans lequel nous avions laissé nos héros, Thya l'Oracle, Enoch le maquilleur aux pouvoirs magiques et Aylus l'ancien oracle. Même sans résumé je me suis quand même vite replongée dedans. Je ne suis pas restée perdue très longtemps. Nous retrouvons aussi en parallèle, Aedon, le frère de Thya qui cherche à la tuer et qui va tomber entre les griffes manipulatrices d'Hécate.

Point ultra positif : cette fois nous avons eu droit à une carte qui m'avait manquée lors du premier livre. J'ai donc eu tout le loisir de pouvoir visualiser les différents lieux cités, d'autant qu'ils vont tous beaucoup voyager compte tenu qu'ils partent de Gaule pour se retrouver au-delà de Constantinople. Bref, cette carte m'a autant aidée, qu'instruite car cette époque m'est totalement étrangère. 

Dans ce volume, Thya nous apparaît moins assurée, moins prompte à utiliser ses dons d'oracles. Elle doute davantage et va se reposer sur ses compagnons, du moins durant une partie de l'histoire. Cela permet à Enoch de s'imposer un peu plus même s'il est à mon avis encore loin de son véritable potentiel. On en apprend plus sur Aedon et sur les desseins d'Hécate. La petite touche amusante est générée grâce au Sylvain qui accompagne Enoch, un minuscule être que j'ai aussitôt associé dans mon esprit à Bébé Groot des Gardiens de la Galaxie puisque j'ai vu le deuxième film le mois dernier (mais je ne dis pas que le sylvain s'en inspire, c'est juste moi qui l'ait imaginé ainsi dans mon esprit.)

Le blason des dieux est un peu plus redoré, enfin, disons qu'ils sont plus présents et avec une plus forte implication car, malheureusement, leur puissance se fane et ils ne sont plus qu'une pâle image de leur splendeur passée. J'ai adoré le passage avec Dyonisos qui était à la fois beau, cruel et d'une grande tristesse. Encore une fois, je me suis sentie impuissante face à la disparition des dieux. La nostalgie persiste tandis que la magie est plus exploitée ici.

La fin est surprenante, je ne m'y attendais pas. Plusieurs rebondissements ponctuent le récit qui est moins prévisible que le premier (je rappelle que nous avons les visions d'avenir de Thya, donc on sait à peu près à quoi s'attendre dans le premier tome). Les personnages chutent, se relèvent et rechutent encore, c'est assez surprenant et frustrant à la fois. Certains aspects, dont la disparition de personnages, sont traités un peu vite à mon goût. Ce sera mon seul bémol, ça et les "ma belle" d'Enoch qui me hérissent le poil.

Je suis très curieuse de lire le dernier tome car la fin de ce volume nous promet une toute autre vision de l'histoire.  C'est vraiment une série atypique avec une ambiance très particulière. L'univers est riche et la plume est fluide, agréable et enrichissante également. Estelle Faye n'invente rien, ses recherches ont dû être conséquentes pour nous décrire les lieux, les coutumes, les habits, etc. Cette époque (Vème siècle après JC) à cheval entre la Rome antique et le christianisme est assez méconnue, du moins en ce qui me concerne, donc je suis heureuse d'apprendre beaucoup de choses à son sujet, et notamment tous ces anciens peuples étrusques et sassanides.

 
Ma note : :star::star::star::star::star-empty: