vendredi 21 décembre 2018

Chronique : La tapisserie de Fionavar T3 la voie obscure


Guy Gavriel Kay
Traduction : Elisabeth Vonarburg
Pygmalion
Fantasy
21,50 €
  445pages



J'avais envie de clôturer des séries et je me suis donc lancée dans le troisième et dernier tome de la Tapisserie de Fionavar, offerte par ma chère Elyra. J'avais vraiment bien apprécié le premier tome, puis j'avais été un peu déçue du second, mais le troisième m'a réconciliée avec la saga.

J'ai eu plaisir à retrouver nos héros ainsi que l'univers. Même si les tomes précédents n'étaient pas roses, celui-ci reste globalement bien sombre, voire même déprimant. Plus le temps passe et plus j'ai senti nos héros s'éloigner, se détacher de leur nature humaine de base. D'un autre côté, l'un des thèmes est de lutter contre la roue maudite du destin, ce qui est un comportement typiquement humain. J'ai commencé le tome en me demandant comment nos héros allaient s'en sortir face au pouvoir montant de Rakoth Maugrim.

J'ai eu globalement l'impression de ressentir davantage d'émotions dans ce tome. Tristesse, espoir et mélancolie m'ont accompagné tout au long de ma lecture.  Certains personnages sont touchants même si beaucoup de leurs décisions m'ont échappées, souvent à cause de la narration qui reste obscure (ce que je reprochais au précédent tome). 

Je suis un peu revenue sur mes réserves concernant la présence du mythe arthurien. En effet, l'existence de cette légende avait un objectif même si au final ça a surtout permis à l'auteur de ne pas avoir à développer 3 nouveaux personnages puisque tout le monde connait l'histoire de Guenièvre, Arthur et Lancelot (au moins par Kaamelott !). En revanche, il y a un personnage qui m'est totalement inconnue, celle qui aide Lancelot dans la forêt. La fin les concernant m'a laissée perplexe et je suis très déçue que Jennifer ait disparu au profit de Guenièvre. Donc oui, leur présence apporte une ambiance résolument dramatique mais ce n'était pas nécessaire au récit, et surtout cela aurait été plus original de développer des personnages inédits, car entre ça et les énormes ressemblances avec l’univers de Tolkien, je trouve ça dommage. 

J'ai été en revanche satisfaite du traitement pour les autres personnages, notamment Paul qui est depuis le départ celui avec l'histoire la plus aboutie et intéressante. L'évolution de Kim m'a aussi plu et les nombreux autres personnages ou éléments mythiques ont démontré leur utilité. Alors bien sûr avec autant de personnages il est difficile de tout bien traiter et certains passent donc à la trappe. La chute de Rakim et de son destructeur est trop rapide à mon goût (et bon encore une fois... ce qui suit est tellement ressemblant à la chute de Sauron...). 

Je suis très critique mais en dehors de ces éléments, il s'agit d'une trilogie intéressante, et j'ai été très contente de la découvrir. Le dépaysement est garanti, l'aventure et les héros courageux sont au rendez-vous. La vie y est cruelle, les dieux aussi mais le pardon est omniprésent, les messages sont donc positifs et encourageants.

Bref, Guy Gavriel Kay est quand même un auteur renommé donc je suis contente d'avoir pu le découvrir et d'avoir voyagé en Fionavar (merci Elyra !)

 
Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

mardi 4 décembre 2018

Chronique : la voie des oracles T3 : Aylus



Estelle Faye
Autrice francophone (voir le site)
Scrinéo
Fantasy, young adult
16,90€
316 pages


Après avoir bien apprécié le tome 1 Thya et le tome 2 Enoch, il ne me restait plus qu'à clôturer la trilogie avec ce troisième tome. La fin du tome précédent nous laissait sur un retournement de situation incroyable qui allait tout bouleverser. Encore une fois la couverture est superbe et l'autrice m'a confié que celle-ci lui avait d'ailleurs inspiré quelques changements dans l'histoire ;)

Thya a changé le passé, du coup le destin de tous les personnages est modifié, à commencer par Aylus et son elle du passé. Dans cet univers alternatif, les devins ont gagné le pouvoir face aux militaires. Pour autant le monde ne s'en trouve pas meilleur. 

J'avais adoré l'ambiance nostalgique et triste des précédents tomes avec la lente agonie des Dieux romains et leur chute. Ici, les Dieux sont plus puissants mais pour autant je n'ai pas trop adhéré à l'ambiance. L'idée de changer le passé et de tout modifier est osée, nous découvrons une autre facette de Thya la jeune, d'Enoch, d'Aedon, de notre Thya, d'Aylus... sauf que je n'ai pas été autant emballée que dans les autres tomes. Ce n'était pas nos héros et cela m'a manqué, même si Aedon et Enoch ont droit à un traitement plus intéressant pour eux. 

L'idée est bien traitée et cela illustre les conséquences inattendues, parfois positives et malheureusement souvent négatives de modifier le cours du temps. J'ai aimé qu'on nous montre que ce ne sont pas les Dieux ou la providence qui sont responsables de notre destin mais bien les humains eux-mêmes. 

La fin nous laisse une lueur d'espoir mais j'avoue être passée à côté de ce tome. J'attendais autre chose de ce retour dans le passé. Les idées ne sont pas mauvaises mais je n'ai pas été autant transportée tant au niveau de l'ambiance que des personnages. Même si l'émotion est au rendez-vous à la fin. C'est donc dommage car je conclus la trilogie sur une lecture en demi-teinte mais cela ne m'empêchera pas de me pencher sur les autres romans de l'autrice, j'ai d'ailleurs Les seigneurs de Bohen dans ma PAL.  Je vous encourage tout de même à lire cette trilogie ^^



 
Ma note : :star::star::star::star-empty::star-empty:

mardi 6 novembre 2018

Chronique : Red Rising T3 Morning Star


Pierce Brown
Traduction : H. Lenoir
Hachette (mon édition : France Loisir)
SF, Young Adult
18 €
540 pages

Après un sans faute pour le Tome 1, puis pour le Tome 2 j'ai enchaîné directement avec le Tome 3 qui clôture cette intrigue. Vu la fin de Golden Son, j'étais un peu obligée de poursuivre devant ce suspens intenable !

Ce tome ne déroge pas à la règle : des rebondissements de folie et des révélations inattendues. Beaucoup de trahisons aussi et d'émotions entre les personnages. J'ai ressenti une certaine mélancolie, on sait qu'on approche de la fin et que des actes irrémédiables ont été commis ou vont être commis. C'est un tome globalement plus sombre, plus triste et plus sanglant.

Ce tome est très entraînant, on veut suivre Darrow et croire en sa révolte. Il insuffle le vent de la rébellion des petits opprimés face aux géants favorisés. Il grandit de tome en tome, c'est un bon leader malgré ce qu'il pense et ce que certains lui disent. Il est conscient de ses limites. Il n'est pas parfait, il force certaines personnes à le suivre, pour autant, son combat me rend admirative et sa conviction est sans faille, sans pour autant être aveugle. Dans sa lutte, il a su, par chance, par choix et suite à ses actions, s'entourer des bonnes personnes pour l'aider. Il sait qu'il est un bon guerrier mais pas un gouverneur, c'est pour cela qu'il a des amis comme Mustang à ses côtés. Sevro se révèle encore plus  important et intéressant, bien que sa personnalité soit encore plus spéciale et décalée qu'avant.

Darrow est un héros stable, intéressant et terriblement attachant. J'ai voulu le suivre à tout prix. J'ai aussi eu peur pour absolument tout le monde parmi ses proches et malheureusement, encore une fois, tout le monde ne sort pas indemne de cette histoire. C'est un roman que l'on ne lit pas mais qu'on vit. J'ai espéré, craint, insulté, presque pleuré, rit aussi auprès de Darrow et de ses amis et plus les pages défilaient plus je me disaient que devoir les laisser allait s'avérer compliqué. Heureusement, l'auteur continue d'écrire dans cet univers donc il y a des chances d'en revoir certains par la suite !

La fin est bonne, haletante jusqu'au bout. Je tournais les pages en me disant sans cesse "mais comment il va faire ?". Cette fin est réaliste, non idéaliste et donc géniale. 

Je ne peux pas trop m'étendre sur chaque personnage mais croyez-moi, ils sont tous très bien et apportent réellement au héros ainsi qu'à l'intrigue. Darrow ne porte pas sa rébellion seul et ça se ressent. L'amitié, la loyauté, le pardon sont au cœur de ce tome fort en émotions. 

Si mes précédents avis ne vous ont pas convaincu de vous lancer dans cette trilogie, je ne sais plus quoi faire ! Vraiment, je vous la conseille, au même titre que des sagas comme l'Epouvanteur. Quant à moi, j'ai hâte de me plonger dans la suite, Iron Gold !


 
Ma note : :star::star::star::star::star:

dimanche 14 octobre 2018

Chronique : Red Rising T2 Golden Son


Pierce Brown
Traduction : H. Lenoir
Hachette (mon édition : France Loisir)
SF, Young Adult
19.90 €
507 pages

Le premier tome très réussi de Red Rising m'avait fait une forte impression, alors quand les Lectures enchantées d'Elyza a posté une photo en disant qu'elle appréciait sa lecture du deuxième tome, ni une ni deux, je me suis jetée sur la suite (car j'avais eu la bonne idée d'acheter la trilogie entière chez France Loisir avant de résilier mon abonnement). 

Ce deuxième tome est une bombe à rebondissements. L'ambiance est très différente du premier tome. Là, finies les histoires (pourtant déjà sanglantes) de l'institut, Darrow est dans la vraie vie. Et ça ne rigole pas chez les Ors. Ce tome est sombre, très violent, rempli de désillusions sur une société stricte, cruelle et basée sur des castes restrictives.

J'ai tout de suite été happée et passionnée dès les premières pages. Les rappels du premier tome sont bien dosés et m'ont permis de me replonger très vite dans le bain. L'organigramme et l'index proposés au début du livre sont assez salvateurs pour cela.

J'aime beaucoup Darrow qui me fait penser à Thomas Ward de l'Epouvanteur. C'est le genre de héros qui n'est pas parfait mais qui apprend de ses erreurs et sait se relever tout en assumant ses actes. Ce n'est pas un badass, il est fort certes mais pas invincible ni dénué de défauts. Je peux le dire : il est sacrément couillu comme gars. Ce deuxième tome a confirmé toute l'affection que j'ai pour ce personnage que l'on a envie de suivre et de supporter à 200%. 

Les autres personnages ne sont pas en reste. Mustang en premier lieu est un personnage féminin au top bien plus intéressant et complexe qu'il n'y parait. Sevro prend aussi de l'ampleur. Tous, Victra, Cassius, Tactus, les fils d'Arès, ont leur importance et leur rôle dans l'intrigue. Ils sont tous très charismatiques et vont soutenir Darrow à leur manière... ou le trahir, à vous de le découvrir.

L'intrigue justement m'a tenu en haleine tout du long. Il m'a été très difficile de lâcher le livre chaque soir pour dormir. Darrow flirte sans arrêt avec le danger et malheureusement personne n'est épargné. Le lecteur, lui, flirte tantôt avec l'espoir, tantôt avec le désespoir. Le combat que mène Darrow pour répondre au rêve de sa femme en compagnie des fils d'Arès semble perdu d'avance face aux redoutables Ors.

Quant à la fin... je ne peux rien vous dire, sauf que tous les rebondissements sont inattendus et excellents ! Cette trilogie (car j'ai lu le 3ème tome en suivant) est un bijou. A tel point que je l'ai conseillé à mon compagnon qui est en train de dévorer la série à son tour ^^ 

Franchement, s'il y a une série de Young Adult à adapter en série TV, c'est celle-là *____*


 
Ma note : :star::star::star::star::star:

lundi 8 octobre 2018

Chronique : Olangar T2


Clément Bouhélier
Auteur francophone, voir la page facebook
Critic
Fantasy
22 €
489 pages

Après avoir dévoré et adoré la première partie d'Olangar (voir mon avis ici), je me suis replongée avec régal dans la deuxième et dernière partie.Tout ceci toujours en partenariat avec Book En stock dans le cadre du "mois de Clément Bouhélier" qui vient de commencer, et avec les éditions Critic.

Je vous conseille de les lire à la suite sans trop tarder car c'est une seule et même histoire découpée en deux parties, on reprend avec une grande fluidité là où on avait laissé nos personnages à la fin de l'autre tome. D'ailleurs, l'éditeur a sorti les 2 livres de manière très rapprochée ce qui vous laisse (presque) aucune excuse pour ne pas les enchaîner ^^

À l'image du T1, l'auteur nous ramène en arrière pour en dévoiler davantage sur le passé de l'ami Torgend et en particulier savoir comment et pourquoi il avait été déchu. Donc nous apprenons enfin ce qui s'est réellement passé à Ke-Enor. Encore une fois, nous avons nos réponses au travers d'un flash back maîtrisé du bout des doigts.

Nos héros sont séparés car Baldek est resté à Olangar pour préparer le futur tandis que Torgend, Evyna et Silja sont sur la route de l'Ouest pour découvrir la vérité sur la mort d'Andréan, le frère d'Evyna. Sur leur route, ils vont rencontrer de nouveaux compagnons de voyage éphémères et Eran, un orc qui nous permet d'en apprendre plus sur ce peuple craint qui a ravagé le pays. On découvre en détail la ville de Frontenac dans cette partie. Autant vous dire qu'entre cette cité de fer et Olangar, personnellement moi j'irai vivre dans le sud d'où est originaire Evyna. 

Curieusement, alors que j'adore les récits d'aventure, j'ai préféré l'ambiance du premier tome avec ses complots, les syndicats des nains et toutes les magouilles mises à nu. J'ai quand même beaucoup aimé ce deuxième tome mais je me suis sentie plus distante des personnages. Baldek est en retrait et très affecté par les morts qui sont survenus durant la révolte. Torgend aussi est lointain, plongé dans ses souvenirs. Evyna, c'est un peu normal car c'est le chemin nocif de la vengeance qui la guide. Elle apprend à ses dépens ce que "se venger à tout prix" veut dire. Au fil de son voyage le "prix" se révèle et la question "est-ce que cela en valait la peine ?" commence à la hanter sur la fin. La jeune femme est encore touchée par la bataille de train et on la sent dépérir au fil du trajet. En fait, globalement, ce tome est bien plus morose si l'on se base sur le moral de nos héros. Heureusement qu'ils rencontrent d'autres personnages pour les pousser et que Silja est là pour soutenir Evyna et Torgend. Elle se révèle bien plus importante que prévue au final.

La vérité éclate au grand jour et est tout à fait cohérente et réaliste avec l'époque dépeinte ici. Tous les rouages politiques sont bien huilés et tout coule de source une fois qu'on remonte la piste. C'est un jeu très bien mené par l'auteur. 

La tension est aussi vive que dans le premier tome, j'ai frémi pour l'avenir de nos héros plusieurs fois et on ne peut pas dire qu'ils s'en sortent indemne. Loin de là. Ils découvrent tous la vérité mais... pour quoi ? Ont-ils vraiment œuvré pour le bien d'Olangar ? Je dois avouer que je suis sortie de cette lecture un peu déprimée. Justice est rendue mais tous doivent se reconstruire, la seul lueur d'espoir nous provient de Torgend qui enfin parvient à trouver la paix de l'esprit. La fin reste largement ouverte, avec une énorme invitation à écrire un autre roman dans cet univers du côté des Orcs ! Je suis juste un peu déçue de ce qui attend Silja après tout ce qu'elle a fait, j'ai trouvé que sa fin manquait un poil d'empathie. Elle ne méritait pas cela à mes yeux. Cela a rajouté une couche à l'ambiance plus triste de cette partie.


En tout cas j'ai passé d'excellentes heures de lecture à Olangar. L'histoire est passionnante, les héros sont attachants et originaux, l'ambiance est très différente entre les deux parties mais est très bien retranscrite. Bref, c'est un très bon roman de fantasy qui change assez dans le paysage éditorial, engagé avec des échos identifiables à notre société. 



C'est encore une fois une belle découverte ! 


Ma note : :star::star::star::star::star-half:

lundi 1 octobre 2018

Le Mois de Clément Bouhélier sur Book en Stock

Bonjour à tous,

C'est le grand retour du "mois de" par ici ! Pour rappel, il s'agit d'un événement organisé par Dup et Phooka, les Vénérables du blog Book en Stock. Tout au long du mois, vous êtes tous invités à venir participer à l'interview d'un auteur francophone, ce mois-ci Clément Bouhélier pour lui poser toutes les questions qui vous taraudent ^^ L'ambiance est toujours très bonne et on y apprend beaucoup de choses :)

Pour l'occasion, j'ai donc eu la chance d'être sélectionnée pour recevoir non pas 1 mais 2 livres, à savoir les deux parties d'Olangar Bans et Barricades, le dernier récit fantasy de l'auteur. Merci donc à Dup et Phooka mais aussi aux Editions Critic !

Je suis encore dans la lecture du second tome mais le premier tome a été dévoré et adoré. Je vous mets ci-après tous mes avis sur les livres de Clément Bouhélier que j'ai lus ^^

N'hésitez pas à venir nous rejoindre pour voir ce que l'auteur a à nous raconter de beau sur lui, sa vie, son œuvre ;) On me dit dans l'oreillette qu'une nouvelle inédite dans l'univers d'Olangar est d'ores et déjà en exclusivité sur Book en Stock ^^


Pour suivre cet événement voici quelques liens :


Mon avis sur la première partie d'Olangar

Dix-sept ans ont passé depuis la bataille d’Oqananga, où la coalition entre les Elfes et les Hommes a repoussé les Orcs par-delà les frontières. À l’approche des élections, Olangar est une capitale sous tension, véritable poudrière où seule manque l’étincelle. Tandis que les trois candidats noircissent les journaux de leurs promesses, les accidents se multiplient sur les chantiers navals ; les salaires se font attendre et la Confrérie des Nains menace d’engager un mouvement de grève d’une ampleur jamais vue. À leur tête, Baldek Istömin ira jusqu’au bout. Au même moment, Evyna d’Enguerrand, fille d’un ancien seigneur de guerre, débarque en ville pour chercher la vérité sur la mort de son frère, soldat assassiné au Grand Mur dans d’étranges circonstances. Pour l’aider, elle fait sortir de prison Torgend Aersellson, un Elfe banni par les siens et vieil ami de son père. Ensemble, avec l'aide de Baldek, ils se lencent dans une enquête acharnée qui les mènera des bas-fonds de la cité aux confins du royaume, là où l'ombre des orcs menace encore.
Quelque part dans la campagne autour de Vernay, un car scolaire conduit par un chauffeur saoul s'écrase dans le fossé. Sept enfants périssent dans l'accident.

Six ans plus tard, lorsque l'ancien conducteur du car est retrouvé assassiné chez lui, les souvenirs se réveillent. Marquée par la disparition de son fils, Estelle Baupin est aspirée dans le tourbillon de l'enquête. Elle comprend rapidement que des forces mystérieuses œuvrent dans l’ombre, bien décidées à faire payer les responsables du drame.

Alors que les morts se multiplient, Estelle sait que pour les arrêter, elle doit découvrir le lourd secret qui pèse sur Vernay. Et faire face à son propre passé.


lundi 24 septembre 2018

Chronique : le Miroir de Peter


John Ethan Py
Auteur francophone
L'Homme Sans Nom
Fantastique
19.90 €
318 pages

John Ethan Py, alias Sébastien Peguin, fait partie de ces auteurs francophones que je suis à chaque parution. Je l'avais découvert à la sortie de son très beau Le Songe d'Adam (lu avant que je ne me mette aux chroniques assidues) et je l'avais suivi dans son étrange récit autour de Lovecraft dans ChessTomb qui avait été une très belle réussite. Du coup, je m'étais jetée sur la précommande de son dernier Le miroir de Peter... pour le lire maintenant, 2 ans plus tard. Le temps passe trop vite !

Sans surprise de la part de l'auteur, il y a une énorme base de recherches. Le livre entier est riche en détails biographiques et symboliques et encore une fois j'ai appris énormément de choses. Dans Le miroir de Peter, nous nous intéressons à l'art cinématographique en grande partie, ainsi qu'à la symbolique des miroirs. Cette fois c'est l'histoire de Lewis Carroll en particulier que nous allons retracer d'une manière passionnante.  

On suit ici l'unique narrateur, Satiajit, psychiatre qui va prendre pour patient l'écrivain à succès horrifique George Mothershield. Un grand mystère plane sur cet auteur pour savoir comment il parvient à écrire des romans aussi horribles et pourtant saisissants. J'ai bien aimé Satiajit même s'il est plutôt du genre passif, à se laisser marcher sur les pieds par sa femme agaçante et ses beaux parents hautains. J'avais envie de le secouer. Il reste sympathique à suivre, tout comme George, dont la femme Martha est en revanche très flippante.  

L'ambiance du roman est particulière, glauque, oppressante. On sait que quelque cloche, ou va déraper mais impossible de deviner les révélations de l'auteur en ce qui me concerne. Il a très bien tissé sa toile et c'était extrêmement enrichissant. J'ai appris des choses intéressantes sur les légendes autour de certains films horrifiques, comme Freaks ou Cannibal Holocaust (que je n'ai pas vu d'ailleurs), sur Lewis Carroll, Stanley Kubrik (dont j'apprécie grandement les films), sur la psychanalyse etc. Cela m'a donné envie de voir tous les films cités que je ne connaissais pas encore.

Je ne vous le cache pas, ce livre est exigeant. Pas forcément en connaissances mais en attention et en rigueur. J'ai un grand respect pour l'auteur qui parvient à inclure dans le récit le résultat de ses astronomiques recherches sans le rendre indigeste ou soporifique. J'avoue par contre avoir été un peu perdue à un moment du récit avec tous les miroirs mais je pense aussi qu'à ce moment, je n'étais pas à 100% dedans.

Évidemment, qui dit miroir, dit porte ouverte à l'imagination horrifique. Les révélations de fin sont surprenantes mais cohérentes. Elles renversent le cerveau c'est sûr mais la toute fin avec la fameuse "image" est... absolument géniale. Je ne m'y attendais pas mais dès que j'ai su ce que c'était, j'étais bluffée et c'était comme une évidence. C'est une fin très forte et marquante. J'en suis encore impressionnée. 



En conclusion, c'est un très bon roman. Exigeant, comme je l'ai dit plus haut mais extrêmement riche et intéressant. J'ai préféré ChessTomb, d'où ma note inférieure, mais je ne regrette absolument pas d'avoir suivi l'auteur une fois encore et j'espère qu'un prochain roman fera bientôt son apparition.


Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

lundi 10 septembre 2018

Chronique : Olangar T1


Clément Bouhélier
Auteur francophone, voir la page facebook
Critic
Fantasy
22 €
446 pages

J'ai eu la chance d'être sélectionnée par les Vénérables de Book en Stock en partenariat avec les éditions Critic afin de recevoir non pas un, mais deux livres pour Le mois de Clément Bouhélier (à venir en octobre). J'ai donc reçu au cours de l'été les deux parties de son dernier né : Olangar. Histoire de faire durer le suspens, je vais les poster avec un peu d'intervalle. J'ai moi-même laissé quelques livres entre mes deux lectures comme je fais souvent, surtout avec des univers aussi denses (pour éviter l'overdose et une baisse d'attention).

Si vous avez bien suivi, je me suis familiarisée avec l'auteur au travers de son thriller fantastique Passé Déterré. Nous avons ici une toute autre ambiance puisque nous sommes dans la fantasy. Mais de la fantasy assez originale si je puis dire car elle se place à une époque semblable à notre révolution industrielle.

Bon autant avouer tout de suite : je n'ai pas le moindre défaut à relever dans ce roman. Voilà, c'est dit. J'ai adoré du début à la fin. Ce roman est très immersif. Dès les premières pages, l'auteur réussit la très casse-gueule technique du flash back pour raconter l'histoire de son personnage principal... mais intégrée à une baston bien ancrée dans le présent, cela rend le tout très dynamique et plutôt marrant à suivre. Chapeau. 

L'ambiance fantasy qui se déroule à une ère industrielle se compose d'orcs, elfes, nains, d'attaques de train façon western, de guerres sanglantes et de luttes syndicales face à des complots politiques qui forment un cocktail détonnant qui fonctionne du tonnerre. Imaginez un mélange de Wolrd of Warcraft, Gangs of New-York et de Wild Wild West et vous aurez une petite idée de l'ambiance d'une grande richesse créée par l'auteur. Moi, j'y étais à 200%. 

Nous avons donc un récit immersif et passionnant, porté par des personnages très intéressants et loin des clichés. Nous avons un trio principal composé de Torgend, un Elfe combattant déchu qui aime bien se défouler sur des gens ; Evyna, une humaine du sud venue faire la lumière sur la mort de son frère, à la fois intelligente, douée au combat mais pas pour autant une badass qui sait tout de la vie ; Baldek, un nain syndicaliste, charismatique, franc dans ses bottes et avec un certain talent pour les assassinats et la politique. Ces trois héros sont foncièrement bons mais ne rechignent pas à devoir se salir les mains et se les couvrir de sang. La vie à Olangar est dure et violente, cela se ressent à chaque instant.

Ces personnages riches, au background fouillé, attachants, terriblement "humains" dans leurs démarches, viennent renforcer une intrigue et un univers solides. L'intrigue justement se dévoile peu à peu dans le roman et la quête d'Evyna, aidée par Torgend, semble cacher un complot ou une affaire de grande envergure qui pourrait même recouper l'enquête de Baldek aussi. Comme dans Passé Déterré, l'auteur prend bien le temps de poser son contexte, ses personnages et son ambiance avant de monter petit à petit dans le suspens. Et là encore, servie par une plume très agréable et maîtrisée, cette narration se fait sans longueur. Mieux, j'ai été tellement embarquée et passionnée que je tournais les pages sans m'en apercevoir et ce petit pavé a été dévoré en moins d'une semaine.

Ce premier tome très marquant fait aussi écho avec l'actualité et notre sentiment d'impuissance face aux politiques et l'argent qui gouvernent ce monde. Que vous soyez ou non amateur de fantasy, je vous conseille très vivement ce roman. Pour ma part, j'ai grand hâte de me plonger dans la deuxième partie. Foncez, chers amis, foncez !


Ma note : :star::star::star::star::star:

mercredi 5 septembre 2018

Chronique : Le regard



Ken Liu
Traduction : Pierre-Paul Durastanti
Belial
Science-Fiction
8,90 €
92 pages

J'ai emprunté ce livre à un ami lors de mes vacances car je trouve cette collection très intéressante, tant au niveau de l'objet livre (avec des couvertures d'Aurélien Police) que sur le fond. En plus cela me permet de connaître très vite de très bons auteurs de SF. Seul bémol, je trouve personnellement le prix trop élevé par rapport au nombre de pages quand on compare à un poche normal et je rechigne donc à en acheter d'autant plus quand mon budget loisir se restreint... mais c'est une super collection donc si je peux les emprunter c'est tant mieux. 
Grâce à ce petit roman, j'ai découvert Ken Liu et nous allons parler ici de l'augmentation humaine par la technologie et des questions importantes sur la gestion de nos émotions par ces technologies. Ce n'est pas un thème nouveau mais il reste toujours aussi intéressant lorsqu'il est bien traité. 
Les idées ici sont bonnes et le personnage principal bien fouillé en dépit du peu de pages (92p). J'ai pris plaisir à rencontrer l'héroïne Ruth Law. J'ai immédiatement eu de l'empathie pour elle. L'auteur nous raconte son histoire et le drame de sa vie au fil des pages de façon très naturelle et fluide. Cela nous immerge davantage dans l'enquête qu'elle mène. 

Comme dit plus haut, Ken Liu nous amène à réfléchir sur des questions intéressantes qui seront peut-être bientôt d'actualité. Ce court roman aurait été parfait dans la série Black Mirror ! La principale question abordée ici est de savoir s'il vaut mieux avoir une froide analyse de la situation commandée par des régulateurs d'origine robotique ou bien de suivre son instinct, de nature impulsive et commandé par notre cœur, notre âme ? J'ai vraiment bien aimé la manière dont ce thème était abordé, avec tout ce qu'il faut d'émotion, de logique et de réalisme. À aucun moment l'auteur ne nous dit ce qui est bien et ce qui est mal, le choix revient au lecteur. Ce roman nous parle aussi du deuil, des remords que chacun peut avoir et comment chacun peut les gérer, du pardon envers soi-même.

Mes bémols concernent la fin que j'ai trouvée trop abrupte, même pour un roman court,  sur le manque d'approfondissement sur le tueur et un dénouement assez facile à deviner. L'univers est original mais pas l'intrigue. Apparemment c'est un constat qu'ont fait plusieurs lecteurs en comparaison avec les autres œuvres de l'auteur. Je suis donc curieuse de lire ses autres romans.



Ma note :