mercredi 25 octobre 2017

Chronique : Après la nuit


Chevy Stevens
Traduction : Sebastian Danchin
France Loisir 
Thriller
492 pages


J'avais bien aimé le premier roman de cette auteure, Séquestrée, que j'ai lu avant de tenir ce blog. J'ai donc profité de mon achat trimestriel chez France Loisir pour me procurer son dernier en date. Je trouve que les thrillers et le fantastique s'accordent parfaitement à l'automne ! 

J'ai davantage l'habitude des thrillers policiers de Jussi Adler Olsen et Camilla Läckberg ces dernières années, donc je m'étais habituée à une plume un peu plus élaborée que celle-ci. Nous suivons Tonie qui a été accusée à tort du meurtre de sa petite sœur Nicole, avec son copain Ryan. Incarcérée pendant des années, elle est enfin libérée et va plus ou moins chercher à découvrir la vérité. 

Le récit oscille entre la période avant le meurtre de Nicole, la prison et le présent. Ainsi, l'auteure nous brosse le tableau complet en ménageant le suspense car il faudra attendre les trois quarts du roman pour savoir comment Nicole est morte et comment Tonie en est arrivée à porter le chapeau. Je comprends la technique de l'auteure, d'autant que c'est une bonne façon de créer de l'empathie avec l'héroïne et de comprendre ses actes. Sauf que de l'empathie, je n'en ai pas ressentie. Je ne me suis pas attachée à Tonie, je suis presque restée extérieure au récit. C'est une adolescente de 18 ans au moment du drame, mais elle est très irresponsable, elle cumule les erreurs sans jamais se remettre en question et est très entêtée. D'un côté on nous la présente comme une dure à cuire et, de l'autre, elle se laisse intimider par des greluches. Ce n'est pas toujours très logique, e seul objectif de Tonie est de passer du temps avec Ryan. Ce n'est guère palpitant. En plus, j'ai senti un forçage de la part de l'auteure pour que vraiment Tonie n'est aucune chance de paraître innocente.

Je comprends bien la stratégie de l'auteure seulement à force de nous montrer une succession de passages où Tonie accumule les erreurs et les injustices afin de nous montrer pourquoi les flics et le public n'a pas voulu chercher un autre coupable potentiel, on en vient à survoler des passages qui auraient mérité davantage de profondeur. A commencer par la nuit du meurtre de Nicole. Il y a des passages aussi très faciles. Tonie ne s'intéresse pas du tout à sa sœur et est aveugle à ses problèmes. Si au moins j'avais senti une évolution dans le personnage, mais même pas. Son passage en prison est assez abstrait, comme si au final ce n'était pas si terrible.

Le dénouement et les explications sont balayés. Même si on se doutait de l'identité du coupable (l'auteure n'a pas vraiment creusé pour nous mettre sur de fausses pistes), les motivations arrivent comme un cheveu sur la soupe. Les indices distillés au fil du roman ont été inutiles puisque Tonie n'en avait rien à carrer de sa sœur. Le lecteur n'avait que des suppositions très floues.

Pour autant, j'ai été tendue tout au long de ma lecture. Il y a tant d'injustice et de colère dans ce roman, que ça m'a mise sur les nerfs : l'acharnement de Shauna la peste, l'aveuglement de la mère de Tonie, la police incompétente, l'entêtement de Tonie, le regard de la société sur des libérés de prison, les délations, la guerre entre détenus etc. Le seul aspect vraiment traité avec justesse concerne la liberté conditionnelle, une période que je n'imaginais pas si stricte. En effet, même si Tonie n'y est pour rien et possède un alibi pour un délit quelconque, le simple fait d'être interrogée au commissariat fait sauter sa conditionnelle. C'est hyper rude, d'autant qu'évidemment au moindre pépin (un vol en l'occurrence) on se tourne direct vers la meurtrière.

En conclusion, je suis mitigée. Le roman est original, puisqu'une héroïne qui se tape plus de 10 ans de prison ce n'est pas courant. Néanmoins il possède des faiblesses et des facilités qui m'ont donné un goût d'inachevé. J'attendais plus mais j'ai été captivée par l'histoire et je voulais absolument connaître le fin mot de l'histoire. Si je n'ai pas ressentie d'empathie pour l'héroïne, j'ai vécu son injustice.



Ma note :

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