jeudi 4 mai 2017

Chronique : Tragic Circus



Cécile Guillot et Mathieu Guibé
Auteurs français, voir le site de Cécile et Mathieu
Editions du Chat Noir
Fantastique
14,90€
213 pages


J’ai précommandé ce roman sans l’ombre d’un doute. Déjà, la couverture par Mina M. est sublime, ensuite le thème des cirques est si propice au fantastique et au glauque et, enfin, je connais les plumes des deux auteurs et je sais qu’ensemble ils font des merveilles.

Le livre est sorti en avril et je l’ai lu donc très rapidement. En moins d’une journée pour être exacte XD Cela fait parfois du bien de pouvoir dévorer un livre en quelques heures, même si c’est terriblement frustrant pour les auteurs qui ont passé des mois à travailler dessus.

Tout d’abord, l’objet livre est très beau, accompagné d’une magnifique couverture et d’un revêtement agréable au touché. Chaque chapitre a un en-tête illustré et les bas de pages sont parsemés d’étoiles. Le tout fait donc très soigné ^^

Nous suivons les aventures de Cătălina, diseuse de bonne aventure, qui se retrouve seule à la mort de sa grand-mère et va vouloir travailler dans le cirque Andréani afin de gagner un peu sa pitance en compagnie d’autres personnes. La surprise c’est que nous suivons aussi Pierre et Hortense, un couple d’artistes sans un sou qui ont tout quitté pour vivre de leur passion.

Alors que Cătălina souhaite trouver sa place et aider son prochain sans trop savoir dans quoi elle met les pieds, Pierre et Hortense ne rêvent que de vivre de leur art. Dans une grosse première moitié, nous apprenons à connaitre ces personnages. Nous découvrons comment Pierre et Hortense se sont connus et ont, enfin, atteint leurs objectifs. De l’autre côté, nous faisons la connaissance du cirque et de ses occupants qui sont plus complexes qu’il n’y paraît. Tous ont un don dont ils souffrent. Le cirque, vendu comme une grande famille, fourmille de non-dits, de secrets tragiques et de destins brisés. Le tout chapeauté par Andréani, un directeur sordide, pervers et malveillant. Honnêtement, en tant que femme, j’ai été très gênée à chacun de ses petits gestes déplacés, ce qui prouve à quel point je m’étais bien identifiée à Cătălina.

Pendant donc toute une partie du récit, nous restons dans l’étrange mais sans vraiment de surnaturel et nous survolons l’horreur. Petit à petit, les choses se dégradent du côté de Pierre et Hortense et cette partie a été très subtile et terriblement humaine. Tous les sentiments de Pierre, je les ai ressentis. Impossible de ne pas le comprendre, impossible de ne pas jalouser Hortense alors qu’elle est pourtant l’incarnation de la gentillesse. Le lecteur tombe dans la même spirale que Pierre.

Je vais m’arrêter là car après je vais trop spoiler. En tout cas, si une bonne partie du roman est parsemée de touches malsaines, glauques et dérangeantes, la fin est bien plus sanglante. Le tragique prend alors toute sa signification. L’horreur ne provient pas seulement des monstres de foire mais bel et bien de l’esprit humain. Personne n’est épargné et le tableau d’ensemble dépeint toute une palette de défauts Toutefois, il reste une touche d’espoir, représentée par Cătălina.En dépit des thèmes traités, ce n'est pas une lecture plombante ou déprimante.

En conclusion, c’est un roman qui, malgré son format court, arrive à traiter de beaucoup de thèmes. Le lecteur ne ressort pas indifférent face à la détresse des personnages ainsi qu’aux horreurs qui sont décrites, aussi bien physiques que psychologiques. Les plumes et univers combinés des auteurs nous offrent un récit où la beauté côtoie l’innommable, où l’espoir est mis à rude épreuve par la jalousie, l’ambition et les regrets. Le lecteur s’interroge aussi sur ses propres motivations, ses propres rêves et le prix à payer pour parfois y parvenir.



Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

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