Cécile
Guillot et Mathieu Guibé
Editions du Chat Noir
Fantastique
14,90€
213
pages
J’ai précommandé
ce roman sans l’ombre d’un doute. Déjà, la couverture par Mina M. est sublime, ensuite le
thème des cirques est si propice au fantastique et au glauque et, enfin, je
connais les plumes des deux auteurs et je sais qu’ensemble ils font des
merveilles.
Le livre est
sorti en avril et je l’ai lu donc très rapidement. En moins d’une journée pour
être exacte XD Cela fait parfois du bien de pouvoir dévorer un livre en
quelques heures, même si c’est terriblement frustrant pour les auteurs qui ont
passé des mois à travailler dessus.
Tout d’abord, l’objet
livre est très beau, accompagné d’une magnifique couverture et d’un revêtement
agréable au touché. Chaque chapitre a un en-tête illustré et les bas de pages
sont parsemés d’étoiles. Le tout fait donc très soigné ^^
Nous suivons
les aventures de Cătălina, diseuse de bonne aventure, qui se retrouve
seule à la mort de sa grand-mère et va vouloir travailler dans le cirque Andréani afin de gagner un peu sa
pitance en compagnie d’autres personnes. La surprise c’est que nous suivons
aussi Pierre et Hortense, un couple d’artistes sans un sou qui ont tout quitté
pour vivre de leur passion.
Alors que Cătălina
souhaite trouver sa place et aider son prochain sans trop savoir dans quoi elle
met les pieds, Pierre et Hortense ne rêvent que de vivre de leur art. Dans une
grosse première moitié, nous apprenons à connaitre ces personnages. Nous
découvrons comment Pierre et Hortense se sont connus et ont, enfin, atteint
leurs objectifs. De l’autre côté, nous faisons la connaissance du cirque et de
ses occupants qui sont plus complexes qu’il n’y paraît. Tous ont un don dont
ils souffrent. Le cirque, vendu comme une grande famille, fourmille de
non-dits, de secrets tragiques et de destins brisés. Le tout chapeauté par
Andréani, un directeur sordide, pervers et malveillant. Honnêtement, en tant
que femme, j’ai été très gênée à chacun de ses petits gestes déplacés, ce qui
prouve à quel point je m’étais bien identifiée à Cătălina.
Pendant donc toute
une partie du récit, nous restons dans l’étrange mais sans vraiment de
surnaturel et nous survolons l’horreur. Petit à petit, les choses se dégradent
du côté de Pierre et Hortense et cette partie a été très subtile et
terriblement humaine. Tous les sentiments de Pierre, je les ai ressentis.
Impossible de ne pas le comprendre, impossible de ne pas jalouser Hortense
alors qu’elle est pourtant l’incarnation de la gentillesse. Le lecteur tombe dans la
même spirale que Pierre.
Je vais m’arrêter
là car après je vais trop spoiler. En tout cas, si une bonne partie du roman
est parsemée de touches malsaines, glauques et dérangeantes, la fin est bien plus sanglante. Le
tragique prend alors toute sa signification. L’horreur ne provient pas seulement
des monstres de foire mais bel et bien de l’esprit humain. Personne n’est épargné
et le tableau d’ensemble dépeint toute une palette de défauts Toutefois, il
reste une touche d’espoir, représentée par Cătălina.En dépit des thèmes traités, ce n'est pas une lecture plombante ou déprimante.
En conclusion, c’est
un roman qui, malgré son format court, arrive à traiter de beaucoup de thèmes.
Le lecteur ne ressort pas indifférent face à la détresse des personnages ainsi
qu’aux horreurs qui sont décrites, aussi bien physiques que psychologiques. Les
plumes et univers combinés des auteurs nous offrent un récit où la beauté
côtoie l’innommable, où l’espoir est mis à rude épreuve par la jalousie, l’ambition
et les regrets. Le lecteur s’interroge aussi sur ses propres motivations, ses
propres rêves et le prix à payer pour parfois y parvenir.
Ma
note :
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