lundi 4 mai 2020

Chronique : Nos chemins de travers



Georgia Caldera
Autrice francophone, voir le site 
J'ai Lu
Romance contemporaine
10,90 €
510 pages


Je sors de ma zone de confort avec ce roman de romance contemporaine. Néanmoins pour avoir déjà lu plusieurs romans de l'autrice, sa plume m'avait beaucoup plu et sa réputation n'est plus à faire. On y faisait également mention du monde équestre, donc je ne pouvais pas ne pas tenter ma chance. 

J'ai littéralement dévoré ce roman en trois jours. C'est très bien écrit, addictif, intelligent, juste et même si je ne suis pas toujours d'accord avec les personnages, leur détresse m'a beaucoup touchée. 

Les deux héros, Emma et Louis sont bien construits et sortent des sentiers battus. Même si Louis a ce côté du héros torturé qui ne m'attire pas car sur-utilisé partout, ici j'ai trouvé son usage bien dosé et très compréhensible, même si je me doute qu'il y a encore anguille sous roche pour le tome 2. Emma, elle, a des complexes profondément ancrés en elle et si sa passivité et le fait qu'elle se laisse tant bouffer par ses complexes justement m'ont énervé, son comportement est très réaliste et malheureusement très répandu.

La relation entre ces deux jeunes gens est chaotique, laborieuse mais belle et vraie en dépit d'une fin de tome dévastatrice. Elle est à la fois pure et malsaine car tout est trop intense, trop rapide, trop exclusif. Louis s'en rend compte sans pouvoir y mettre un frein. Sa santé dépend bien trop d'Emma, il le sait, le lecteur le sait et pourtant difficile de résister au raz-de-marée des sentiments. L'autrice prend le temps de nouer une vraie relation, certes rapide en termes de jour mais pas en moments de complicité. Mon seul bémol est la mièvrerie dans laquelle tombe Louis, lui qui était si différent au départ. Il aurait pu tomber amoureux sans changer complètement de personnalité non plus envers Emma. Les changements envers les autres sont bénéfiques par contre, l'évolution générale du personnage de Louis est très intéressante. On sent que pour Emma, cela interviendra dans le tome suivant. 

Il s'agit d'un roman de reconstruction pour Louis, où le monde du cheval, ses compétitions exigeantes, sa superficialité et son argent, est à la fois le déclencheur de ses malheurs et sa thérapie. C'est aussi un roman de lâcher prise pour Emma, de révélations et d'épanouissement. On veut croire et espérer à ses côtés sans pour autant cesser de se méfier.

C'est une histoire qui blesse autant qu'elle apaise, l'autrice nous fait vraiment ressentir les émotions de ses personnages. Sa belle plume m'a embarquée auprès d'eux, bien plus que je ne l'aurais cru dans ce genre contemporain. Une belle réussite. Je me suis empressée de prendre la suite, en numérique, confinement oblige. Je ne tarderai pas à la lire pour avoir le fin mot.

 Ma note : :star::star::star::star:

dimanche 26 avril 2020

Chronique : The Dark gates of madness



Frédéric Livyns
Auteur francophone, voir le site
Graham Masterton
Traduction : Christophe Corthouts
Illustrations : Christophe Huet 
Éditions Séma
Fantastique/horreur
18 €
206 pages


Ce recueil de nouvelles se lit très vite, servi par deux auteurs rompus à l'exercice des nouvelles et des textes horrifiques. Leurs plumes se mêlent bien. J'ai déjà lu deux romans de Graham Masterton que j'ai plus ou moins appréciés alors c'était l'occasion de le découvrir en nouvelles et de faire connaissance avec Frédéric Livyns. Leurs deux styles sont assez proches ce qui rend l'ensemble du recueil cohérent et fluide. Chaque nouvelle est accompagnée de deux illustrations de Christophe Huet, aussi dérangeantes que belles pour certaines.

Comme c'est noté sur la couverture c'est un texte pour public averti. D'ailleurs la couverture avec son effet ancien est très bien faite, mon compagnon m'a demandé de quand datait le livre, preuve que ça fonctionne !

Nous avons donc 3 nouvelles pour chaque auteur. Globalement j'ai bien apprécié ma lecture, les deux auteurs parviennent à nous plonger à chaque fois dans leur univers et dans ces histoires différentes autour de nouveaux personnages. La seule que j'ai moins apprécié est Résonances maléfiques (G. Masterton) que j'ai trouvé plus floue et moins prenante. Les autres sont sympathiques, bien glauques et gores à souhait, mises en valeur par les illustrations de Christophe, en particulier celle de Zombio (F. Livyns) est criante de réalisme !

La palme de la nouvelle la plus bizarre revient à Septisémie de G. Masterton qui est hyper dérangeante et dégoûtante. Où donc est-il allé chercher ça ? On a aucune explication sur le comportement de ce couple mais pourtant ça fonctionne. J'avais parfois l'impression d'être un voyeur c'était très perturbant... et c'est pour ça qu'on lit ce genre de texte. Le plus beau des cadeaux du même auteur est aussi très spéciale, avec des détails glaçants sur de l'automutilation qui m'ont fait froid dans le dos. La morale à la fin est un peu étrange, j'aurais vu autre chose mais en tout cas l'aspect horrifique est bel et bien présent... sans avoir besoin de monstre.

Les nouvelles de Frédéric Livyns sont efficaces, avec des thèmes plus classiques comme les zombies (Zombio) ou la vengeance (A l'aulne de ta souffrance) mais qu'il a su sublimer. J'ai plongé tête la première et j'ai bien grimacé à la lecture de certains passages bien gores... surtout que je lis au petit déjeuner donc autant vous dire que La Bouche de l'ancien, mieux vaut pas la lire en mangeant ses céréales. Le stress et le sentiment d'oppression sont bien présents ; tout comme certains personnages, on ressent l'urgence de sauver notre peau. En tout cas cela m'a donné très envie de découvrir ses autres textes car son écriture est agréable, ses personnages bien campés et ses idées intéressantes.

En conclusion un recueil qui se lit vite mais bien. Les nouvelles sont dérangeantes, sanglantes et immersives. J'ai passé un très bon moment avec ces deux auteurs qui maîtrisent aussi bien le format de la nouvelle (ce qui n'est pas une mince affaire) que de la thématique de l'horreur.


 Ma note : :star::star::star::star:

lundi 20 avril 2020

Chronique : Chroniques Saxonnes #1


Bernard Cornwell
Traduction : Pascal Loubet 
Bragelonne
Fiction historique
22 €
331 pages


J'ai découvert la série The Last Kingdom grâce à des amis et nous avons tout de suite adoré. Alors quand j'ai vu que c'était tiré de romans, je me les suis procurés. Au-delà de l'aspect de série d'aventure, de combats et des Vikings, ce qui m'a plu dans la série c'est le côté historique que je ne connaissais absolument pas de l'invasion Vikings en Angleterre. Pour les amateurs, l'intrigue est différente et complémentaire de la série Vikings. L'auteur des romans, Bernard Cornwell, est un auteur de fiction historique visiblement réputé qui a fait beaucoup de recherches sur son sujet. 

La série s'est autorisée quelques petits changements par rapport au livre qui ne bouleversent pas le récit. Nous passons dans le roman plus de temps sur la jeunesse d'Uthred chez les Danes (et non des Vikings, c'est expliqué dans le roman). J'ai pris énormément de plaisir à retrouver notre intrépide et loyal Uthred, la sauvage et courageuse Brida et l'austère mais si intelligent Alfred. À ce titre, l'acteur de la série l'incarne à la perfection (pareil pour sa femme  Ælswith). Le Père Beocca est plus en retrait (et plus estropié et effacé dans le livre, c'est mon seul regret alors qu'il était si bien dans la série).

Le fait de connaître déjà la trame de fond via la série m'a permis de mieux me concentrer sur l'aspect purement historique et sur la progression des Danes en Angleterre. Le récit est passionnant et très prenant, je l'ai lu très vite tant la narration est fluide. Le roman est instructif en plus d'être dépaysant, distrayant et immersif. Les notes de l'auteur à la fin sont très intéressantes et montrent aussi la complexité d'écrire ces récits de fiction historique.

Je vous conseille vraiment ce roman si vous aimez cette époque, les combats, les stratégies militaires et l'Histoire. Le personnage d'Uthred est extrêmement attachant, impossible de ne pas s'identifier à lui et de se retrouver à sa place, hésitant entre le peuple Danes qui l'a élevé et sa patrie d'origine l'Angleterre. Et comme le dit notre cher Uthred : j'ai foi en ma Destinée (dans le livre ils l'ont traduit en "la Destinée est tout" mais je trouve ça moins fluide) 


 Ma note : :star::star::star::star::star:

mardi 14 avril 2020

Chronique : 3 Oboles pour Charon


Franck Ferric
Folio SF
Science-Fiction/mythologie
4,60 €
376 pages


J'ai déjà lu 2 romans de Franck Ferric et je peux vous dire que cet auteur a un style bien à lui, mélange de percutant, moderne et poétique. Il faut le lire pour le comprendre je pense. Il aime aussi s'attacher à la mythologie et moi-même y étant sensible et ayant eu toujours un grand intérêt pour Charon, j'étais très intriguée par ce livre. Bon au final, l'image de Charon est loin de celle que je m'imaginais... mais elle est géniale quand même, bien plus réaliste. 

Nous suivons ici un héros amnésique qui ne cesse de se réveiller au cœur de guerre, de mourir, d'atterrir dans l'Autre Monde et à défaut de pouvoir payer le Passeur, de repartir, amnésique, dans le monde réel. Le schéma est donc très répétitif et pourtant, mon intérêt n'a pas une seule fois décrut. Les premières fois dans l'Autre Monde sont un peu floues autant pour le héros que pour nous, mais ensuite cela devient une routine familière, une étape transitoire avant de découvrir une nouvelle époque, un nouveau combat et une nouvelle thématique. 

Globalement le récit est assez déprimant puisque cette répétition est sans fin et chaque combat est perdu d'avance. Notre héros tente plus d'une fois de se soustraire aux combats, mais la guerre le rattrape où qu'il soit. Telle est sa malédiction. Pourtant, le lecteur est pris en haleine et veut y croire à chaque fois. C'est la force de cet auteur : il nous plonge à chaque fois dans une courte nouvelle à une époque médiévale ou bien dans le futur mais à chaque réveil il va prendre le temps de poser le récit, d'introduire des personnages importants autour du héros, de développer un contexte, plus ou moins long, mais à chaque fois, j'ai été happée et j'y ai cru autant que le héros... avant de désespérer car l'issue est toujours la même. 

Le travail de recherche de l'auteur est vraiment remarquable car il réussit son immersion aussi bien dans les guerres anciennes, que récentes et dans l'Autre Monde. Sa plume si particulière est un régal à suivre, mi-poétique, mi-moderne avec un vocabulaire varié et peu commun. Ses références historiques sont bien étayées et bien racontées. Je me suis attachée au héros, j'ai aimé découvrir avec lui toute ces époques ainsi que sa propre histoire. Ce n'est pas forcément une bonne personne et pourtant on a de l'empathie pour lui et on se dit que quand même, sa malédiction est un peu disproportionnée... mais qui peut remettre en question le jugement des Dieux ? La fin est cohérente alors qu'on se demandait comment tout ceci pourrait trouver un point final. 

Mon pauvre Charon n'a pas le beau rôle (ni le physique d'ailleurs !) dans cette histoire. Son rôle de Passeur est ici réaliste, celui d'une créature qui ne fait qu'attendre, attendre et attendre la mort des gens et leurs oboles. Sauf que les siècles passant, les religions changent et plus personne ne croient en lui donc l'Autre Monde devient désertique, déprimant et tout ceci est un cocktail parfait pour sombrer dans la folie. Sa relation avec notre héros est assez complexe et vraiment intéressante.

En conclusion ce fut un lecture très intéressante, prenante, instructive. On entend pas beaucoup parler de Franck Ferric alors que sa plume est vraiment spéciale et vaut le détour.



 Ma note : :star::star::star::star::star-empty:

vendredi 10 avril 2020

Chronique : Rouge Venom


Morgane Caussarieu
Naos
Young adult, Fantastique
14,90 €
282 pages


Depuis que je suis entrée dans l'univers vampirique de Morgane Caussarieu, j'ai été happée par sa plume, ses idées et ses personnages hautement addictifs. Toutes mes lectures ont été formidables, avec un coup de cœur pour Dans les veines. Même si cette série avec Barbie et Farouk est plus orientée pour les jeunes, elle garde des traces sanglantes et a son lot de tripailles et de morts. Ce n'est donc pas à mettre entre toutes les mains, soyez prévenus. Je vous déconseille de lire mon avis si vous n'avez pas lu le premier tome Rouge toxic, car c'est la suite directe et vous risquez des spoilers. 

J'ai eu un immense plaisir à retrouver son bande vampirique, surtout J.F. ne nous cachons pas. Ce vampire punk est absolument génial. En tant qu'héroïne, c'est sûr qu'un sombre Farouk ou un mélancolique Damian (Dans les veines) sont plus attirants, ce sont les Angel tandis que notre J.F. est le bon vieux Spyke (en version initiale, sans âme). Et Gaby, en voilà un personnage glaçant ! J'ai beaucoup aimé le lien avec Je suis ton ombre (même si j'avais oublié la fin) ; tous les romans sont liés et cela renforce le côté famille de cette bande de Vampire dans laquelle Barbie est projetée. 

Dans ce deuxième tome, nous abordons d'autres thématiques sur ce qui fait de nous des monstres au final... notre nature ou nos actes ? Peut-on lutter contre sa propre nature ? C'est ce qu'essayent de faire Farouk et Emma avec un traitement qui les délivre de leur addiction au sang. Est-ce que ça va fonctionner... surtout avec un J.F. qui ramène des casse-croûte à la maison, telle est la question.

Barbie prend ici une nouvelle ampleur, je ne reste pas sa plus grande fan, heureusement qu'on alterne les points de vue avec les autres de la bande, mais elle n'est pas inintéressante et elle connaît un sacré virage sur la fin. A présent qu'elle connait sa nature de tueuse de vampire à l'insu de son plein gré, elle aussi lutte contre sa nature pour ne pas tuer les vampires qui sont proches d'elle, à commencer par Farouk, accessoirement son amoureux. On se pose alors la même question : parviendra-t-elle à lutter contre sa nature ?

Farouk est un personnage captivant aussi, il dégage une aura exotique, fascinante très bien décrite. Il donne vraiment envie de le rencontrer, c'est un être à part, in touchable, difficile à cerner. Il tranche complètement à côté de J.F. et pourtant leur complicité est touchante. Tous ces personnages, peut importe leur degré de malfaisance, sont touchants, attachants et nous forcent à l'empathie. 

Le roman est prenant, sanglant et avec des retournements de situations inattendus, jouissifs et effrayants. La fin est un bon mélange d'espoir, d'apaisement, de retour de karma et de promesse sanglante. Dans la lignée de tous les romans de l'autrice en somme ! 

Une excellente lecture comme toujours :) J'attends impatiemment ses prochains romans.



 Ma note : :star::star::star::star::star:

dimanche 5 avril 2020

Chronique : A la croisée des mondes



Philip Pullman 
Traduction : Jean Esch
Gallimard
Jeunesse, Fantasy
25 €
1 025 pages


Je connaissais ce roman de nom, je savais qu'il avait marqué de nombreux jeunes lecteurs à sa sortie, un peu comme Harry Potter ou le Seigneur des Anneaux. Je savais qu'ils en avaient fait un film mais je ne l'ai jamais vu. En revanche, nous avons vu la série et nous avons adoré. Du coup, comme j'avais acheté d'occasion l'intégrale en roman je me suis dit qu'il était temps de lire avant l'arrivée de la suite de la série (s'il y en a une d'ailleurs, je n'en sais rien). 

Pour le coup, c'est compliqué car c'est un roman d'abord destiné aux jeunes et le lire une fois adulte doit enlever une grande part de sa magie et de l'émerveillement que j'aurais sans doute dû ressentir. J'ai tout lu d'une traite et ça m'a pris trois mois tant le récit est dense. La série a très bien su retranscrire le premier livre à mon humble avis, je trouve qu'elle l'a même sublimé. Si les films ont tendance à dénaturer les romans en coupant des passages ou en allant très vite sur des aspects importants à cause du temps imparti, les séries elles ont le temps nécessaire pour installer les intrigues et bien présenter les personnages. 

Pour en revenir au roman, le premier livre est intéressant, intriguant et passionnant. On nous y présente des personnages vraiment sympathiques à suivre comme Lyra, Mme Coulter, les gitans, Lee et bien sûr Iorek. Dans le second tome, les choses commencent à déraper avec les nouveaux mondes. Nous faisons la connaissance de Will qui est vraiment un super personnage, bien mieux que Lyra au final. Il prend d'ailleurs plus de place et son évolution est bien plus intéressante à suivre. Il lui vole clairement la vedette. 

A partir de ce deuxième roman j'ai perdu de l'intérêt. Je ne voyais pas du tout la suite ainsi avec les Anges, l'Autorité, la Poussière etc. J'ai été assez déçue je ne vous le cache pas. Encore une fois, si je l'avais lu plus jeune, mon avis aurait peut-être été différent.  La narration n'est pas non plus ma préférée, avec peu de dialogues, des personnages qui se lancent dans de grandes explications pas très naturelles, beaucoup de mystères et parfois pouf les persos comprennent sans que le lecteur ait la moindre piste alors qu'on est dans leur tête. Bref, si ce genre de narration fonctionne dans certains genres ici je n'ai pas toujours été convaincue. La plume est par contre plutôt descriptive, poétique, limite contemplative par moment.

Le troisième tome n'a pas rattrapé mon avis. Je me suis clairement ennuyée à certains passages, notamment avec le Docteur Malone. Cela manquait de crédibilité et malheureusement d'intérêt. Certaines choses arrivent trop vite sans explications, notamment sur les sentiments des personnages. Des idées restent vraiment très intéressantes, comme les daemons bien sûr, le lien entre tous les mondes, le couteau et la Poussière ou encore le monde des morts. Le dépaysement est garanti, ça c'est certain.

Après je salue l'auteur pour avoir choisi en personnage principale Lyra, une gamine très réaliste, menteuse, insolente et assez égocentrée, pourtant capable de générosité et de grand courage. On est loin de l'héroïne habituelle et je comprends que beaucoup de jeunes filles puissent s'identifier à elle. Madame Coolter est géniale, ça c'est un personnage grandiose ! Complexe, inédit et vraiment bien construit, c'était passionnant de la suivre. C'est un personnage comme on en voit rarement et très marquant. Lord Asriel aussi est sacrément prometteur, je suis déçue qu'on ne le voit pas plus (bon d'accord, je suis très influencée par l'acteur qui l'incarne dans la série). Lee est une personne comme on aimerait en avoir à ses côtés pour ce genre d'aventure, il est très inspirant.

En conclusion, ce roman est culte donc je ne regrette pas de l'avoir lu mais ce n'est clairement pas un coup de cœur pour moi. L'auteur a eu de super idées et à créé des personnages attachants que l'on a envie de suivre,  mais à mon avis tout cela est dilué dans des complications avec les Anges, l'Autorité, les Mulefas etc. A trop en faire, il a perdu mon implication auprès des deux héros. 



 Ma note : :star::star::star::star-empty::star-empty:

dimanche 22 mars 2020

Chronique : Aberrations


Joseph Delaney
Traduction : Marie-Hélène Delval
Bayard
Fantastique/jeunesse
14,90€
342 pages


Des amis nous ont prêté ce premier tome sachant que nous aimions mon compagnon et moi toutes les séries de Joseph Delaney. 

Nous retrouvons dans Aberrations tous les ingrédients qui font la réussite de l'auteur : un héros jeune, courageux, débrouillard, qui ose se dresser contre l'injustice et qui désobéit très souvent aux adultes afin de venir en aide aux siens. 

Pour autant, la sauce prend toujours et chacun de ses héros, malgré leurs ressemblances, ont leur propre voix. Bon je n'ai pas trop accroché aux différents surnoms des jeunes personnages c'est mon seul bémol... mais qui est quand même pas si anodin car il bloque une partie de l'identification. L'usage de ces surnoms (anglo-saxons en plus) me les a rendus moins tangibles. Dommage.
Ce nouveau monde est encore plus dangereux et difficile que les précédents avec la présence de cette brume (le Shole) qui transforme les êtres vivants en monstre. Son omniprésence et son expansion aléatoire renforce le sentiment de stress permanent et d'urgence tout au long du roman. J'ai retrouvé l'ambiance fantastique et sombre de l'Epouvanteur avec des créatures horribles et dangereuses. 

Le danger vient également de l'intérieur et des humains lambdas qui, pour certains, n'ont rien à envier aux monstres. J'ai beaucoup aimé ce traitement et ce qu'il advient du "méchant" de l'histoire. 
L’injustice est aussi un sentiment fort de ce roman car Crafty est à la fois un élément clé pour les adultes car il peut traverser la brume sans être transformé, et en même temps il est traité comme un moins que rien. Son poste s'appelle d'ailleurs "mouche de coche" ce qui en dit long sur le peu de considération que les adultes ont pour lui. 
J'ai bien aimé les autres jeunes personnages du récit qui deviennent ses amis, notamment Click qui est prometteuse et Bertha aussi qui a un rôle central important. Encore une fois, l'auteur a certes des héros masculins mais il sait placer des héroïnes crédibles, puissantes et indispensables au récit (et très souvent dotées d'un sacré caractère, ne le cachons pas !)

En bref j'ai passé un très bon moment d'angoisse et de mystère avec ce premier tome. Après un tome 14 un peu en deçà niveau fantastique de l'Epouvanteur, je suis heureuse de retrouver un peu plus de monstres et de peur dans un roman de Joseph Delaney.


 Ma note : :star::star::star::star::star-empty: